Alors que l’affaire Saipem-Sonatrach défraie la chronique avec une procédure judiciaire ouverte en Italie et une flagrante absence de la justice algérienne, un autre dossier de corruption a été ouvert dans ce même pays sur la passation d’un contrat de vente d’hélicoptères à l’Algérie.
Un communiqué de la justice italienne repris par l’agence de presse Reuters a révélé que la garde des finances (brigade financière italienne) a effectué jeudi dernier des perquisitions en relation avec des allégations de corruption incriminant d’anciens gestionnaires d’AgustaWestland, filiale du constructeur aéronautique italien Finmeccanica, en relation avec la vente d’hélicoptères à l’Algérie.
Le parquet italien en charge de cette affaire parle de «caisses noires» créées par les gestionnaires d’AgustaWestland pour passer des fausses factures. AgustaWestland est accusé d’avoir versé des commissions pour être favorisée «lors de l’adjudication d’un appel d’offres pour la fourniture d’hélicoptères au gouvernement de la République d’Algérie dans les années 2009/2011.» Finmeccanica n’en est pas à sa première affaire de corruption.
En octobre dernier, l’ancien PDG de l’entreprise, Giuseppe Orsi, avait été condamné par la justice italienne à une peine de prison de deux ans pour fausses factures liées à un contrat de 560 millions d’euros en Inde. Finmeccanica et sa filiale AgustaWestland avait vendu 12 hélicoptères de luxe à la partie indienne en 2010 et ont nié avoir versé de généreuses commissions en échange.
Cette nouvelle affaire liée au contrat avec l’Algérie va ternir davantage la réputation déjà entachée du constructeur aéronautique public italien que la nouvelle direction de Mauro Moretti tente de rétablir. Lors des perquisitions effectuées jeudi, la direction de Finmeccanica a dit se sentir «lésée» en considérant que l’affaire concernait l’ancienne équipe dirigeante. Les parts boursières de Finmeccanica ont connu une chute après l’annonce de la nouvelle affaire de corruption.
Cette dernière confirme encore une fois que même les contrats d’armement ne sont pas exempts de malversations. Après Sonatrach, mère nourricière de l’Algérie, la défense nationale à son tour est éclaboussée par un scandale de corruption. La corruption est devenue une marque de fabrique du système. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’Algérie est classée 100e sur 175 pays sur l’échelle de l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency International.
A noter que le 13 mai prochain s’ouvrira à Milan l’audience préliminaire de l’affaire de corruption Saipem-ENI avec huit suspects accusés de corruption internationale. Dans cette affaire, l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil est soupçonné d’avoir reçu une commission de 198 millions d’euros.
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