mardi 28 avril 2015

«Il consacre le recul de la liberté d’expression»

Flou, vide, répressif, général sont autant de qualificatifs utilisés par les députés pour désigner le projet de loi relatif aux activités et au marché du livre présenté hier à l’Assemblée par la ministre de la Culture, Mme Nadia Labidi. Habib Zagad de UDS, parti présidé par Karim Tabbou, pense que ce texte de loi consacre la régression de la liberté d’expression en Algérie.


Pour ce député, ce texte ne renferme aucune disposition allant dans le sens d’une réelle ouverture sur le monde du livre. «Les éditeurs et les professionnels de ce secteur ont revendiquaient une loi-cadre pour mettre de l’ordre dans le marché du livre. Après une longue attente, nous constatons que finalement c’est la montagne qui a accouché d’une sourie. Ce texte de loi est vide», déplore M. Zagad qui accuse le pouvoir de vouloir museler la presse écrite et audiovisuelle. Il cite à ce propos l’exemple de l’émission «El Djazaïria week-end» qui a été censurée sur ordre des pouvoirs publics.


De son côté, Laouar Naamar du MSP estime que ce projet de loi n’est nullement une loi-cadre, mais plutôt une loi réglementaire qui comporte des dispositions attentatoires aux libertés individuelles. La philosophie et l’objectif de ce texte sont clairs, il s’agit de maintenir le monopole de l’Etat sur le marché du livre. «Ce texte est une sorte de carte blanche donnée au ministère pour qu’il agisse comme bon lui semble.


Il ne comporte pas de garde-fous, mais des restrictions», déplore le député, qui s’interroge s’il est normal qu’il faille des autorisations pour les activités d’édition, d’impression, pour les dons de livres étrangers, les livres religieux, les livres scolaires, les achats de livres hors wilaya, les marges bénéficiaires des distributeurs et éditeurs, l’organisation de salons et foires du livre et aussi pour les importateurs de livres, les bibliothèques privées… «Pourquoi toute cette bureaucratie ? On parle d’un ciel ouvert du livre et on pratique la fermeture.


Pourquoi autant de contradiction ? Le comble est que des amendes de 1000 DA à 20 000 DA sont prévues pour les délinquants potentiels que deviennent les professionnels du livre. C’est très grave.» Les députés relèvent l’opacité qui caractérise l’octroi de subventions et réclament la transparence pour éviter la concurrence déloyale et barrer la route aux lobbies du livre.




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