Le procès de l'affaire de l'autoroute est-ouest dans laquelle sont impliquées 16 personnes et sept entreprises étrangères pour corruption a été suspendu dimanche, l'audience devant reprendre lundi, a annoncé le président du tribunal criminel d'Alger.
Après deux reports, le procès de l'affaire de l'autoroute est-ouest impliquant 16 personnes et sept entreprises étrangères pour corruption a débuté dimanche avec la présence du collectif de la défense du principal accusé, Chani Medjdoub, de 15 témoins sur les 27 (un témoin étant décédé).
Le président du tribunal, qui a entamé l'audience par l'appel des accusés, dont un est en fuite et quatre en détention, a désigné le jury et a donné lecture de l'arrêt de renvoi de cette affaire. L'acte d'accusation à l'encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire porte sur des délits ''d'association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d'argent, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics''.
Le procès, qui a été reporté la semaine dernière pour désigner une nouvelle défense du principal accusé (Chani Majdoub) dans cette affaire, après la destitution de son collectif d'avocats, a repris dans une salle archicomble du tribunal criminel d'Alger, ont constaté des journalistes de l'APS.
Le président du tribunal, qui a ouvert l'audience, l'a immédiatement suspendue, les personnes en détention n'étant pas encore arrivées au tribunal. Parmi les 16 accusés, un (1) est en fuite, et quatre sont en détention en plus des sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales). Le procès avait fait l'objet d'un première report le 25 mars dernier en raison de l'absence des avocats étrangers du principal accusé dans cette affaire, Chani Majdoub.
Il avait repris une seconde fois dimanche dernier. Mais, ce procès a été renvoyé une seconde fois au 26 avril après que Chani Medjdoub ait récusé son collectif de défense, qui a, de son côté, annoncé son retrait du procès. La défense de Chani Medjdoub avait récusé dans sa totalité ''la procédure judiciaire dans l'instruction'' de ce dossier, et demandé ''la nullité des actes préparatoires'' de ce procès.
Rebondissements
Finalement, la défense de Chani s'est retirée car ''le tribunal n'avait pas répondu rapidement à notre demande'', avait annoncé un des défenseurs de Chani. En outre, le collectif de la défense de Chani Medjdoub reproche au tribunal de n'avoir pas communiqué dans les délais (trois jours avant le procès) la liste complète des témoins. Mais, jeudi dernier, un des membres du collectif de défense de Chani Medjoub, avait affirmé à l'APS que celui-ci a finalement décidé de reconduire ses avocats pour sa défense.
Ce collectif de défense est constitué de maîtres Zahia Aït Amar, Amine Sidhoum et Mohand Tayeb Belarif du barreau d'Alger, ainsi que de deux autres avocats, Phillipe Penning du barreau du Luxembourg, et William Bourdon du barreau de Paris, absents à l'audience de dimanche. Deux autres avocats ont été désignés d'office par le bâtonnat d'Alger, à savoir Me. Aziz Brahimi et Si El Abdi Chara. Ils ont indiqué à l'APS qu'ils vont poursuivre le procès, car ''on connaît ce dossier''.
L'affaire, qui a éclaté en 2009, porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ''est-ouest'', sur 1216 km. Initialement, le projet de l'autoroute est-ouest avait été de 6 milliards de dollars. De réévaluations en réévaluations, l'enveloppe financière avait atteint les 11 milliards de dollars en 2011-2012, puis fin 2014 plus de 13 milliards de dollars, selon le ministre des travaux publics Abdelkader Kadi.
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