Depuis jeudi dernier, le commandement de la Gendarmerie nationale (CGN) a un nouveau patron. Il s’agit du général-major Menad Nouba, 60 ans, qui remplace le général de corps d’armée Ahmed Bousteila, parti en retraite à l’âge de 71 ans, après 15 années à la tête de ce corps constitué. Le nouveau boss du CGN a hérité d’une institution disséminée sur tout le territoire nationale, moderne, structurée et bien formée. En effet, dans ses efforts persévérants consentis en matière de développement, la Gendarmerie nationale a œuvré à développer ses capacités logistiques et ses ressources humaines, à même de s’arrimer à la modernité et aux mutations s’opérant au fil des années. Ce qui lui a valu l’élargissement de ses missions et des moyens à la faveur de la restructuration du DRS, dont les grandes enquêtes économiques en cours. Depuis le traumatisme des événements de Kabylie, qui a vu ce corps honni par une grande partie de la population, la Gendarmerie nationale a amorcé un virage visant à redorer son blason terni par le Printemps noir. Consacrant ce même principe, le CGN a réalisé, dans le cadre de son plan de développement 2005-2010, pas moins de 2000 projets, s’étalant sur une superficie de près de 11 millions de mètres carrés. «La stratégie s’inscrit conformément à des méthodologies qui s’appuient sur la technologie et la recherche scientifique dont le but restera toujours la sauvegarde et le renforcement de la sécurité publique», a expliqué le colonel Abdelhamid Kerroud, porte-parole du CGN, lors des dernières portes ouvertes. Alors qu’ils étaient 50 000 gendarmes en 2000, ils sont plus de 135 000 en 2015. Parmi les projets, un pôle scientifique et technique, une école de police judiciaire, un centre d’instruction de la Gendarmerie nationale, un réseau unifié d’information et de télécommunication, un nouveau siège pour le détachement spécial d’intervention (DSI), de nouveaux sièges de groupements d’intervention et de réserve (GIR), de nouveaux postes avancés pour les unités des gardes-frontières (GGF). La Gendarmerie nationale regroupe des officiers titulaires de licence, de magistère et de doctorat. Pour atteindre au mieux ses objectifs, la Gendarmerie nationale a à relever plusieurs défis, à savoir celui de la révolution technologique mutante et frénétique dont la maîtrise demeure l’objet de l’institution contre la criminalité et le crime organisé. Créée le 26 mai 2008, l’école de police judiciaire de la Gendarmerie nationale de Zéralda offre une capacité de formation de 1500 places pédagogiques. Elles sont réparties à travers 48 salles de cours, 6 autres de travaux pratiques en police technique et scientifique, dont la scène de crime. Mais l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de Bouchaoui demeure la fierté de ce corps constitué. Il s’investit en qualité de pôle technique et technologique du service de la justice et de la sécurité publique. Les pratiques d’expertise, assurées par l’INCC, s’inscrivent dans le cadre de la manifestation de la vérité. Fort de son potentiel scientifique et technologique, il a été choisi pour assurer l’expertise sur les ossements des moines de Tibhirine et l’identification des cadavres lors de l’attentat de Tiguentourine. Les experts de l’INCC ont formé les gendarmes français dans les expertises de la drogue douce (kif) et turcs dans l’accidentologie. Impliquée dans la lutte antiterroriste, la Gendarmerie nationale dispose également d’un détachement spécial d’intervention (DSI) qui participe aux épreuves du feu lors des assauts sur les terroristes tel que celui de Tiguentourine. Lutter contre la criminalité et sécuriser les frontières sont également les principales missions des unités des garde-frontières (GGF), confortées dans leurs actions par de nouveaux postes avancés et de moyens développées. «Les unités des garde-frontières sont dispatchées sur des frontière terrestres sur 6511 km. En matière de défense, ces unités sont chargées de la surveillance permanente et vigilante des régions frontalières. En police des frontières, les GGF contrôlent la ligne frontalière, luttent contre la contrebande et jugulent le transit de la drogue et l’immigration clandestine», a affirmé la même source. Convaincue de la nécessité de fournir aux unités territoriales et aux GGF le complément indispensable pour augmenter leurs capacités opérationnelles, la Gendarmerie nationale s’est dotée de 20 hélicoptères type Augusta. A ce propos, le porte-parole du CGN a expliqué : «L’entrée en service des hélicoptères a permis d’assurer aux unités au sol l’appui aérien nécessaire pour améliorer la qualité du service et de disposer en temps réel de renseignements utiles pour contribuer à l’exécution rapide et efficace des missions qui leur sont dévolues dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Les escadrilles aériennes du CGN implantées respectivement à Annaba, Blida, M’sila et Oran assurent la couverture géographique des circonscriptions territoriales des trois commandements régionaux du nord du pays. La surveillance des bandes frontalières est et ouest est l’autre mission de ces unités.» La lutte, la prévention et la défense contre la cybercriminalité sont aussi un front face auquel le Centre de prévention et lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale s’érige, en se dotant d’un outil de veille sur le cyberespace national. Sur les routes intérieures du pays, la gendarmerie est également présente à travers 67 unités d’escadron de la sécurité routière, qui assurent également la sécurité sur l’ensemble de l’autoroute Est-Ouest. Avant de partir, le général de corps d’armée Ahmed Bousteila, à qui tout le corps rend hommage, a relancé l’unité de la gendarmerie navale. Mise en veille au lendemain de la création des forces navales et garde-côtes militaires, elle sera relancée incessamment pour assurer la mission de «police maritime».
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