samedi 12 novembre 2016

Absence de Bouteflika : Sellal attaque et rassure

Le président Bouteflika s’est adressé, à travers son Premier ministre Abdelmalek Sellal, aux walis de la République. Réunis, aujourd’hui samedi à Alger, les walis ont eu droit à des « encouragements » de la part du chef de l’Etat qui se trouve, depuis lundi dernier, dans une clinique à Grenoble (France).   Il est attendu de ces « encouragements » de rassurer ceux, parmi les alliés du pouvoir, qui s’inquiètent à propos de l’absence du président et répondre, dans le même temps, à ses détracteurs. Une mission confiée au Premier ministre qui a lancé, lors de cette rencontre gouvernement-walis, que « la mise en oeuvre du programme du président de la République (…) peut déranger des habitudes, bousculer des vieux réflexes et contrarier des intérêts ». Sellal a tenté, en outre, de rassurer sur l’avenir économique et politique du pays. Il a prédit, en ce sens, une croissance de 3.9% et des élections « transparentes ». Comme les promesses n’engagent que ceux qui les font, les Algériens sont en droit de rester perplexes sinon d’être indignés devant un tel paradoxe ; un gouvernement qui promet des « merveilles » alors qu’il n’est même pas capable d’assurer des sachets de lait à la population.   D'un point de vue purement politique, il faut dire qu’il est malvenu de parler de démocratie devant les walis. Ces commis de l’Etat, désignés par le président de la République, jouissent d’un pouvoir quasi absolu sur les assemblées locales (APC et APW), censées représenter les citoyens.   Bref, entre un président qui se soigne à l’étranger et une conjoncture économique et sociale sévère, les Algériens ont toutes les raisons de s’inquiéter. Et pour redresser la situation, il faut aller plus loin que les annonces. Il faudrait accepter des changements structurels à tous les niveaux, à commencer par l’architecture du système politique et le mode de fonctionnement de l’Etat.  

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