vendredi 11 novembre 2016

Annaba : Le président de la CCI condamné à 5 ans de prison ferme

Le président du tribunal correctionnel de Annaba a condamné hier le président de la Chambre de commerce et d’industrie, CCI Seybouse, et son chauffeur à 5 ans de prison ferme assortis d’une amende de 5000 DA, un policier à 12 ans de prison ferme, un trafiquant de drogue à 10 ans de prison ferme. En fuite, le frère de ce dernier a, quant à lui, été condamné par contumace à 15 ans de prison ferme, avons-nous appris de source judiciaire. La semaine dernière, le procureur de la République près le tribunal de Annaba a requis à leur encontre des peines allant de 10 à 15 ans. Selon l’arrêt de renvoi, ils sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «association de malfaiteurs», «abus de fonction», «conspiration» et «trafic de stupéfiants». C’est en juillet dernier qu’ils ont été arrêtés après avoir été impliqués dans un scandale qui les oppose tous au directeur de la rédaction du quotidien local arabophone Essarih, suite à quoi une enquête a été déclenchée. Douteuse, cette affaire l’est à plus d’un titre. En effet, le 17 juillet dernier, un policier relevant de la sûreté de wilaya a interpellé le directeur de la rédaction du quotidien local. En tenue civile, il s’est présenté sans convocation devant le siège du journal en plein centre-ville, voulant conduire la victime au siège de la sûreté de wilaya. Aux questions du directeur de rédaction sur les motifs de cette interpellation, le policier n’a pas répondu, préférant le traîner manu militari. Devant le refus du journaliste, il a appelé le numéro vert pour ramener des renforts, leur faisant croire qu’il avait arrêté un suspect. A leur arrivée, le policier a exhibé un petit sachet contenant neuf barrettes de kif prêtes à la consommation. Croyant avoir affaire à un dealer et occultant son infirmité physique, les policiers n’ont pas ménagé le journaliste, le brutalisant et le conduisant de force vers le siège de la sûreté de wilaya. Cependant, l’audition immédiatement entamée sous la supervision du chef de sûreté de wilaya a fait la lumière sur cette sordide affaire. D’autant plus que le directeur de rédaction a exigé que les empreintes soient relevées sur le sachet pour confirmer l’absence des siennes. Une preuve irréfutable de son innocence et qui sera confirmée après analyses. Devant le fait accompli, le policier a reconnu son tort et dénoncé, au passage, son commanditaire — le chauffeur du président de la CCI — qui, à son tour, a révélé le nom du narcotrafiquant auprès duquel la drogue en question avait été achetée. Objet d’un article en sa défaveur, le président de la CCI a été convoqué également et placé, au même titre que les trois accusés, en détention préventive, puis tous ont été écroués par le magistrat instructeur. La victime ne s’est pas arrêtée là. Muni d’un certificat d’incapacité de plusieurs jours, il a déposé plainte à l’encontre des policiers qui l’ont violenté à tort. Et si le procès en question a connu son épilogue hier, il n’en reste pas moins que la plainte déposée contre les quatre policiers pour violence contre personne handicapée n’a pas encore abouti.

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