mercredi 9 novembre 2016

Les étudiants en grève

Rien ne va à l’Ecole supérieure des beaux-arts (ESBA). Rencontrés à l’entrée de leur école, les étudiants affirment qu’«aucune de leurs revendications portées par leur mouvement l’année dernière n’a été satisfaite». Arrêt total des cours, depuis hier. Les étudiants ont décidé d’occuper l’enceinte de l’établissement et d’y passer la nuit exigeant la visite officielle du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Alors que l’entrée prévue pour le 2 octobre tarde encore à avoir lieu, les étudiants se trouvent confrontés à d’autres situations qui compliquent davantage ce début d’année. En cause, les internes logés à la Cité des artistes à Zéralda ont été sommés de quitter les lieux par l’administration. Une décision qui a provoqué la colère de ces derniers. «Le directeur nous a menti. Il nous a promis, le 29 octobre dernier, de rester définitivement à Zéralda alors qu’il avait signé la décision de notre délogement cinq jours auparavant», s’indignent-ils. «L’administration nous menace de mettre dehors nos affaires si nous ne quittons pas les lieux avant demain. Nous refusons cette décision. Cette cité est la mieux organisée pour nous. L’administration n’a qu’à régler le problème de la restauration et celui du transport», explique Meryam Zeggat, porte-parole du mouvement, étudiante en 5e année illustration. Autre problème soulevé est celui de la qualité des programmes. «Nous n’avons pas encore de programmes correctes. Les cours sont préparés par les enseignants et ce sont eux seuls qui décident de leurs contenus. Ils sont dénués de toute mise à jour. On ne peut enseigner la même chose pendant 50 ans. L’art a évolué, nous aussi», confie Salem Sad, étudiant en 1re année photographie. L’équivalence des diplômes et leurs reconnaissances par le ministère de l’Enseignement supérieur font toujours défaut. «Nous voulons garder la spécificité de notre formation et souhaitons que nos diplômes soient reconnus par le ministère de l’Enseignement supérieur, mais nous refusons de nous mettre sous le système LMD. Notre formation est artistique et non technique», insiste encore Meryam Zeggat. Les étudiants affirment qu’en terme logistique, l’école reste «appauvrie» notamment après que le budget alloué ne soit «amputé de moitié». Ces derniers s’inquiètent sur l’avenir flou de leur école et tiennent pour responsable leur administration qu’ils accusent de «mauvaise gestion». Ces derniers ont envoyé hier une lettre au ministre de la Culture expliquant les raisons d’une telle action. Nous avons tenté de joindre ce dernier ainsi que le directeur de l’école, en vain. Les étudiants, eux, affirment maintenir la grève jusqu’à la visite de Azzedine Mihoubi.  

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