Pour le procureur général, Larbi Akrout, il y a eu préméditation de l’assassinat. «Comment peut-on acheter une arme pour 100 dollars la garder des années dans une boîte cachée et venir le 25 la prendre pour aller chez le défunt ?» s’est interrogé le procureur général. Selon lui, les déclarations du secrétaire particulier de Tounsi montrent qu’Oultache a insisté avec force pour voir le défunt. Il est resté un moment avant que le bruit des deux coups ne soit entendu. «La porte s’est ouverte vers 11h05, pour lui dire d’appeler trois cadres et pas n’importe lesquels. Le chef de sûreté de wilaya connaissait ses agissements. Pourquoi eux ? Parce qu’ils ont retiré leurs cadres de la commission de modernisation en raison de sa défaillance», déclare le représentant du ministère public. A l’en croire, le témoignage du médecin légiste est «très révélateur». «Ce sont les deux balles qu’il a tirées qui ont tué Ali Tounsi. Heureusement que son arme s’est enrayée», déclare le procureur général, qui tente d’argumenter les accusations d’homicide volontaire avec préméditation, de tentative d’homicide volontaire avec préméditation et de port d’arme à feu sans autorisation. Il s’attarde un peu sur le parcours de Ali Tounsi : «50 ans au service de l’Algérie, rappelé en 1995, après sa retraite en 1985, pour diriger les services de police». Il revient sur l’affaire des marchés des onduleurs octroyés à la société ABM, où le gendre d’Oultache est porteur de parts et en même temps gérant. «Le défunt s’est rendu compte qu’Oultache le trompait. Il n’a pas réalisé le projet de modernisation, pour lequel l’Etat a débloqué 28 millions d’euros pour les donner après à la Gendarmerie nationale vu l’échec enregistré. Le défunt est mort en défendant les deniers publics. Il y avait une affaire de corruption», dit-il. Et de s’attarder sur les accusations jusqu’à requérir la peine de mort. La défense démonte les accusations et le réquisitoire Me Amine Sidhoum conteste les propos du procureur général. Selon lui, certaines déclarations n’existent nullement dans le dossier. «Le défunt n’a jamais refusé de recevoir Oultache. D’où le procureur général a-t-il ramené ces propos pour argumenter ses demandes ?» dit-il avant de revenir aux faits qu’il tente de décortiquer. Il s’attaque aux «violations» enregistrées lors de l’enquête préliminaires, mais aussi contre l’expertise des médecins légistes ainsi que les argumentations avancées. Il dénonce «ce journal qui donne une information, anonyme, livrée par téléphone». Puis casse les arguments avancés par le médecin légiste qui, d’après Me Sidhoum, aurait dû être assisté par un autre médecin légiste, le Dr Bessaha. Nous y reviendrons pour la suite des plaidoiries.
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