Chouaib Oultache, accusé de l'assassinat de l'ancien directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, a nié dimanche au tribunal criminel d'Alger, avoir tué la victime, insistant sur le fait qu'il avait seulement pointé son arme sur sa main droite. Lors de son interrogatoire par le juge Omar Benkherchi, Oultache a révélé être un ami proche de Tounsi, rappelant qu'il avait juste pointé son arme sur sa main droite "pour que la victime laisse tomber le coupe-papier qu'elle tenait et qu'il ne l'avait pas tué. Il était encore vivant lorsque le garde du corps de Tounsi est arrivé". "Je n'ai pas dirigé mon arme sur la tête de la victime. C'est complètement faux. Je l'ai pointée sur sa main droite", répétait Oultache qui revenait ainsi sur ses aveux faits lors de l'enquête judiciaire. Il a confié également qu'il n'était pas en désaccord avec la victime qui était un ami proche, ajoutant qu'Ali Tounsi l'avait désigné au poste de chef de l'unité aérienne de la sûreté nationale après avoir pris sa retareite de l'Armée. "Je suis une personne exemplaire et minutieuse dans tout ce qu'elle entreprend. L'affaire de corruption qui a suivi a été fomentée pour servir de mobile d'assassinat", a-t-il encore dit. Selon l'arrêt de renvoi, Oultache avait avoué lors de l'enquête judiciaire, qu'"il avait pénétré le bureau de Tounsi pour demander le report de la réunion sur la transaction de modernisation de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) sans aucune intention de tuer. La victime l'avait reçu avec un visage blême l'accusant d'avoir cédé la transaction à son gendre, le traitant de traître ce qui a poussé l'accusé à diriger son arme sur le visage de la victime pour y loger quatre balles". D'autre part, le juge a fait remarquer que l'expertise balistique avait établi que la victime était assise et recourbée pour ouvrir une enveloppe au moment où l'arme a été pointée contre elle contrairement à ce qu'avait déclaré l'accusé en disant qu'il était debout prêt l'agresser à l'aide d'un coupe-papier avant de lui tirer dessus". "Je ne reconnais pas cette expertise", rétorqua Oultache. Lors de son interrogatoire, Oultache avait dit avoir prémédité l'assassinat en tirant quatre balles sur la main droite de la victime lui causant des blessures. Selon la médecine légale, a affirmé le juge, la victime qui était assise n'a pas été touchée au niveau de la main mais de deux balles, une à la joue puis s'est déplacées aux poumons et une autre à la tête. Oultache a déclaré que lors de son interrogatoire, il ne lui a pas été permis de tout révéler lors de l'enquête judiciaire, confiant qu'"il s'agit d'un scénario fomenté contre lui". Concernant l'arme à feu sans permis utilisée par Oultache et son entrée au bâtiment de la DGSN sans passer à la fouille par les éléments de la sûreté, il a indiqué qu'en sa qualité de chef de l'unité aérienne de la sûreté nationale, il était en droit de porter une arme sans permis. Le juge Benkherchi a précisé que la loi ne l'habilitait pas à porter une arme à feu sans autorisation des autorités compétentes. L'audience levée après l'audition de six témoins L'audience a été levée dimanche après-midi au tribunal criminel d'Alger après l'interrogatoire de l'accusé et l'audition de six témoins pour reprendre lundi. Appelé à la barre, le témoin Abdelaziz Dahleb a dit qu'à la date des faits, l'accusé Chouaib Oultache s'est présenté à la Direction générale de la Sûreté nationale demandant à rencontrer Ali Tounsi, précisant avoir entendu deux coups de feu peu après que l'accusé soit entré dans le bureau de la victime. Il a ajouté que l'accusé est ensuite sorti du bureau et lui a demandé de faire venir trois cadres de la DGSN, dont l'ancien chef de la sûreté de la wilaya d'Alger, Abdelmoumen Abderrabi, et qu'une fois dans le bureau, ils ont trouvé Ali Tounsi par terre gisant dans une mare de sang. Appelé à son tour à la barre, le témoin Abdelmoumen Abderrabi qui, selon l'arrêt de renvoi, a fait l'objet d'une tentative d'assassinat par Chouaib Oultache, a précisé qu'il était en conflit permanent avec l'accusé en raison des rapports d'expertise qu'il réalisait concernant les nouveaux équipements acquis par la DGSN. Le témoin Belarbi Hamdane, qui était à l'époque des faits directeur de la santé et de l'action sociale à la DGSN, a également été entendu. Il a affirmé avoir vu Oultache porter une arme à la main alors que Ali Tounsi était étendu par terre. Par ailleurs, Mme Oultache a indiqué avoir pris connaissance des faits par les médias revenant sur ses déclarations lors de l'instruction pour déclarer aujourd'hui devant le tribunal qu'elle savait que son époux détenait, de par ses fonctions, un arme à feu. Pour sa part, la veuve de Ali Tounsi, Mme Chiali Yamina a déclaré que les deux familles entretenaient de bonnes relations et que son défunt mari avait désigné Oultache, qui était en retraite, au niveau de la DGSN pour ses compétences dans la modernisation de la DGSN. Le Tribunal criminel a entendu en outre les deux fils de la victime ainsi que la fille de l'accusé.
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