lundi 27 février 2017

Les avocats en colère

Hier, de nombreux avocats du bâtonnat de Mascara ont observé un sit-in à l’intérieur de l’enceinte du tribunal de Mascara pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «dépassements et de dérapages répétés de certains agents et autres officiers de police». Au niveau de l’ensemble des six parquets relevant de la cour de Mascara, toutes les robes noires, en signe de protestation et de soutien à leurs collègues, n’ont pas plaidées. Dans son intervention, Me Ahmed Chergui, bâtonnier de Mascara, a relaté que deux avocats ont été, ces deux dernières semaines, humiliés et malmenés par des officiers de police. «Jeudi dernier, Me Abdeljallil Belgrainet a été humilié dans l’enceinte du tribunal de Mascara par un officier de police qui a chassé ses deux clients avec lesquels il s’entretenait», a-t-il déclaré à la presse. Et d’ajouter : «L’autre avocat, en l’occurrence Me Benbekar, alors qu’il s’apprêtait à entrer au stade pour assister à une rencontre de football, a été agressé par un officier de police en dépit de la déclinaison de sa qualité.» Me Chergui, soutenu par l’ex-bâtonnier de Mascara, Me Benaïcha Safa, a mentionné que des plaintes ont été déposées devant le parquet de Mascara contre les auteurs de ces actes.  Afin de mettre un terme à ce genre d’actes, «nous demandons la prise de mesures disciplinaires à l’encontre des policiers auteurs de ces dépassements», a-t-il  insisté. Une source sécuritaire, dont nous gardons l’anonymat, nous a révélé qu’«au sujet de l’affaire du Me Belgrainet, une enquête est en cours et l’officier de police a été auditionné». Tout en ajoutant que l’officier de police, «pour le secret de l’enquête, a interdit à l’avocat Belgrainet de se rapprocher d’un détenu arrêté pour une affaire de drogue, et ce, au moment de sa présentation devant le procureur de la République près le tribunal de Mascara». Notre source a qualifié, dans ce contexte, d’«actes isolés» les dépassements émanant de certains policiers, en déclarant qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. De leur côté, des avocats avec lesquels nous nous sommes entretenus semblent déterminer à aller au bout de l’affaire en menaçant de boycotter la prochaine session criminelle au cas où leurs revendications ne seraient pas prises en considération par les instances concernées.

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