La production américaine du pétrole de schiste est à son plus haut niveau depuis avril 2016, tandis que le nombre de forages en activité est à son niveau le plus élevé depuis le mois d’octobre 2015. Face à une production américaine qui prend le galop, les marchés pétroliers restent de marbre et les cours évoluent dans une fourchette très serrée, faisant fi des calculs de l’Opep accréditant l’idée d’une large adhésion à ses accords. La production américaine du pétrole de schiste est à son plus haut niveau depuis avril 2016, tandis que le nombre de forages en activité recensés par le groupe Baker Hugues est de l’ordre de 602. Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis le mois d’octobre 2015. A l’allure où vont les choses, la hausse de la production américaine risque de compenser l’effort de l’Opep investi dans l’espoir d’un rééquilibrage du marché vers le second semestre de l’année. En tout cas, chez les analystes et les investisseurs, les craintes que la montée en puissance de la production américaine puisse entamer leur enthousiasme n’ont jamais été aussi vives. Mathématiquement en tout cas, tout signe de surproduction pourrait faire reculer les prix, comme ce fut le cas à l’origine de la dégringolade des cours amorcée en juin 2014. Des analystes sont allés jusqu’à dire que si l’Arabie Saoudite continue de limiter sa production au deuxième semestre de 2017, il est probable qu’à la fin de l’année, la production de brut des Etats-Unis dépassera celle du royaume. C’est dire tout l’enjeu d’un retour en force des producteurs américains du pétrole de schiste qui, faut-il le souligner, semblent profiter pleinement de la brèche ouverte par l’Opep. Après avoir réussi à fédérer ses membres et des producteurs non Opep autour de l’impératif de limitation de la production, l’Organisation voit son effort payer, mais risque, néanmoins, de subir l’effet pervers de sa stratégie ; celui de permettre à la production américaine de vrombir davantage sous l’effet de la hausse des cours pétroliers. Un risque d’un retour à la case départ pointe à l’horizon, tant il est vrai que les ingrédients qui ont favorisé l’actuel choc pétrolier, dont la révolution du schiste, l’excédent de l’offre et une Opep en perte de vitesse, subsistent encore au grand dam des économies fortement dépendantes des prix du pétrole. Hier, à l’ouverture hebdomadaire des marchés, les cours peinent à rebondir d’une semaine catastrophique durant laquelle la production américaine a fortement entamé l’enthousiasme sur le respect des engagements annoncés par l’Opep. L’Organisation a laissé entendre la semaine dernière que ses membres adhéraient à 90% aux objectifs de réduction de la production annoncés. Certaines statistiques soulignent cependant, que l’Irak n’avait pas respecté ses engagements en janvier, une situation que l’Arabie saoudite, premier producteur de l’Opep, risque de ne pas accepter sur le long terme. A l’issue de près de deux mois de l’application des accords de limitation de la production, les non-Opep déçoivent à leur tour et ne sont qu’à 50% d’adhésion. Dans ce contexte pour le moins flou, ce sont les producteurs américains du pétrole de schiste qui en profitent.
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