lundi 19 juin 2017

Cap sur une mobilisation des sources alternatives

Confronté à une crise financière, le gouvernement mise, via son plan d’action présenté mercredi dernier en Conseil des ministres, sur une mobilisation des financements internes non conventionnels, afin de compenser un tant soit peu la baisse des revenus du gaz et du pétrole. Le plan du gouvernement, qui sera présenté le demain à l’APN, prévoit la diversification de l’offre de financements à travers le développement de produits financiers alternatifs par l’ouverture de guichets dédiés à la finance participative au niveau des banques publiques. Il est aussi question de mettre en place un cadre légal relatif aux émissions des titres souverains de financement de type participatif. Mercredi dernier, le président Bouteflika avait invité le gouvernement à «promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière». En 2016, l’ancien gouvernement avait déjà lancé un emprunt obligataire pour la croissance économique. Cet emprunt d’Etat a permis au Trésor public d’encaisser, auprès des banques publiques  essentiellement, près de 570 milliards de dinars qui ont servi à couvrir une partie du déficit budgétaire de 2016. Dans le cadre de la mobilisation des financements non conventionnels, outre le partenariat public-privé (PPP) sur lequel mise également le gouvernement, la Bourse d’Alger, qui compte seulement cinq titres cotés après une vingtaine d’années d’activité, est aussi appelée à être dynamisée à travers l’introduction d’autres sociétés, notamment publiques, et l’activation du marché obligataire. Le Conseil des participations de l’Etat avait donné, en 2013, son aval à huit entreprises publiques pour l’ouverture ou l’augmentation de leur capital social à travers la Bourse. Il s’agit de trois cimenteries relevant du groupe public GICA (dont celle de Aïn Kebira), du Crédit populaire d’Algérie (CPA), de la compagnie d’assurance Caar, de Cosider Carrières (filiale du groupe Cosider), de  l’entreprise Hydro-aménagement et de Mobilis. Mais la souscription de la Société des ciments de Aïn Kebira (Scaek) en  2016 a été déclarée infructueuse et retirée. Le directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs, Yazid Belmihoub, a affirmé récemment qu’une éventuelle introduction en Bourse de sept entreprises publiques, qui ont entamé leur processus d’entrée, constituerait un «déclic» qui donnerait plus d’attractivité à la place boursière d’Alger. La capitalisation boursière en Algérie ne dépasse pas les 45 milliards de dinars (près de 515 millions de dollars), un montant très en deçà des potentialités de l’économie nationale, qui reste largement dominée par le secteur bancaire en matière de financement.  

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