samedi 3 juin 2017

La gestion de l’ancienne équipe dénoncée

Des syndicalistes ont décidé d’écourter le mandat de l’ancien secrétaire général pour protester contre sa gestion. Convoquée par la Fédération de la poste et des TIC (FNT/PTT), la réunion extraordinaire du conseil national du syndicat d’Algérie Télécom a permis d’élire un nouveau secrétaire général, Samir Messahel. Unique candidat, Messahel a été élu à la majorité absolue des membres du conseil présents lors de cette réunion tenue à huis clos au siège de l’UGTA. «Le conseil du syndicat d’entreprise compte 66 membres, dont 11 ont été suspendus pour insubordination envers un responsable de l’UGTA. Le quorum a été atteint avec plus des deux tiers des suffrages exprimés en faveur de Messahel», indique B. Mohamed, membre du bureau et délégué de l’Ouest, qui signale l’absence à la réunion de l’ancien secrétaire général, Mustapha Oukal. Chef d’équipe au service des transmissions d’Algérie Télécom, Messahel plaide pour «l’union» des travailleurs et «le dialogue permanent» avec la direction de l’entreprise. Lançant une pique à son ancien collègue, Messahel, qui a été reçu après son élection par le secrétaire général de la fédération des PTIC, Mohamed Tchoulak déclare vouloir «travailler en concertation» avec l’actuelle direction du groupe. «L’ancien secrétaire général travaillait d’une manière unilatérale. Le bureau, qui a été rajeuni et élargi à 9 membres pour permettre un équilibre régional, sera installé dimanche. Nous allons accompagner le PDG dans son travail», promet Messahel. Le syndicat de l’opérateur historique, affilié à l’UGTA, a connu des tiraillements depuis plusieurs mois dans un groupe. Des syndicalistes ont décidé d’écourter le mandat de l’ancien secrétaire général pour protester contre sa gestion. Dans leur retrait de confiance, adressé en mars dernier au secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, des membres de la section d’Alger ont dénoncé «les décisions nuisibles et néfastes au fonctionnement (du) syndicat» du désormais ex-secrétaire général. Il a été reproché à ce dernier une «absence de consultation», la «rétention de l’information», «la dissolution de plusieurs centres techniques sans consultation des représentants des travailleurs» et la «non-diffusion des informations relatives au devenir du personnel concerné». Instabilité dans le groupe Les syndicalistes ont dénoncé la cabale contre des travailleurs, à l’exemple de Farid Oumahamed, et le manque de solidarité à leur égard. Candidat à la députation sur la liste MPA à Alger, Oumahamed a été licencié de son poste de directeur opérationnel d’Alger-Ouest et n’a pu avoir le soutien du syndicat. «L’actuel bureau privilégiera le dialogue social et la concertation en créant des passerelles avec la nouvelle direction de l’entreprise», estime Frahi Saïd, cadre syndical, qui croit savoir que le secrétaire général œuvrera pour la réintégration des travailleurs «injustement licenciés». Prenant le parti de l’ancien secrétaire général, le président du comité de participation d’Algérie Télécom (CP), Karim Bouaziz, a animé la veille de l’AGE (mercredi) une conférence de presse pour dénoncer le secrétaire général de la fédération et président de la mutuelle du secteur, Mohamed Tchoulak, qui n’aurait pas permis la passation de consignes entre l’ex-commission et le CP. Lors de la conférence de presse organisée dans un hôtel à Hussein Dey (Alger), le président du CP a rendu publiques les conclusions de l’audit externe engagé par Algérie Télécom concernant la gestion des œuvres sociales de la période 2003-2015. Selon le conférencier, cet audit a révélé des irrégularités imputables à Tchoulak, secrétaire général de la fédération, soupçonné de mener en sous-main la fronde contre Oukal : gestion illégale des œuvres sociales par la mutuelle générale, transfert des comptes des œuvres sociales aux comptes de la mutuelle PTT, absence d’information sur les fonds hérités du ministère des PTT en 2003, etc. Selon Bouaziz, la révision approfondie des comptes «n’a pu être effectuée pour manque de collaboration du président de la mutuelle, secrétaire général de la FNT/PTIC». Le président du CP a évoqué aussi une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) qui aurait révélé, là aussi, des irrégularités et des «anomalies graves et passibles de qualifications pénales».    

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