«Sonatrach a vécu beaucoup d’injustices. Je l’ai dit, je le redis et je le redirai encore, beaucoup d’injustices ont été commises. Ce qui a été fait contre Chakib Khelil, il y a eu beaucoup d’injustices commises», juge le patron du RND. L’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil remis en selle ? Délibérément ou pas, le secrétaire général du Rassemblement national et démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a parlé au détour d’une question de l’«injustice» dont a été victime Chakib Khelil, qui avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par le tribunal d’Alger. Intervenant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Ahmed Ouyahia a jugé que «Sonatrach a vécu beaucoup d’injustices. Je l’ai dit, je le redis et je le redirai encore, beaucoup d’injustices ont été commises. Ce qui a été fait contre Chakib Khelil, il y a eu beaucoup d’injustices commises», a-t-il défendu. Simple évocation ou coup de pouce politique au profit de l’ancien ministre de l’Energie ? Pas si facile de le savoir. Dans la bouche d’Ahmed Ouyahia, qui coiffe la double casquette de secrétaire général du RND et Premier ministre, un «mot gentil» à l’égard de celui qui était l’homme le plus «abhorré» du pays ne peut passer inaperçu. D’autant que depuis son retour en fanfaronnade qui a suscité à la fois l’étonnement de l’opinion publique et alimenté des conjectures politiques, Chakib Khelil est retombé dans «l’ombre». Disparu des radars, voilà qu’il est remis en scène par le secrétaire général du RND au moment où la classe politique s’agite et s’interroge sur l’avenir immédiat du pays. Certains commentateurs politiques spéculent sur l’avenir de M. Khelil et s’interrogent si l’homme n’est pas «réhabilité» dans un premier temps, pour ensuite le préparer pour la succession. Comme celles de Dieu, les voies du système du pouvoir sont insondables. Par ailleurs, le secrétaire général du RND est revenu longuement sur des questions liées à la préparation des élections locales et la crise économique que traverse le pays. Sans hésitation, il s’est dit favorable à «l’amnistie fiscale pour aspirer une masse d’argent, c’est bénéfique pour l’économie du pays». Cependant, il s’est frontalement opposé au changement de la monnaie en insistant sur «la bataille contre l’informel qui doit être collective». Il n’a manqué pas non plus de tancer les experts et économistes qui étaient opposés au recours au financement non conventionnel. «Ils (les experts) font de la théorie, le gouvernement est obligé de gérer les problèmes des Algériens.» Quant à la dévaluation du dinar, il assure qu’il continuera de glisser et «il glissera encore plus tant que nos réserves baisseront, d’où la nécessité de fermer nos portes devant le commerce international pour importer autant que ce que nous gagnons en recettes extérieures». Pour ce qui est de la chute du pouvoir d’achat, Ahmed Ouyahia défie les tenants des prévisions inflationnistes. «Nous verrons si l’inflation sera à deux, trois ou quatre chiffres, comme l’a dit un ‘‘éminent’’ – entre guillemets — ancien responsable et expert économique (Benbitour, sans le citer). Le temps sera l’arbitre entre les théoriciens et ceux qui ont le devoir de gérer les soucis des Algériens.» Interrogé sur les multiples appels lancés par des hommes politiques en direction de l’armée, Ahmed Ouyahia ne prend pas de gants pour pilonner. «Ce sont des affabulateurs incapables de défendre leurs positions et qui attendent les chars pour les porter au pouvoir», assène-t-il en soulignant qu’il partage le point de vue de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, sur le sujet. Il enchaîne en estimant que le débat sur le départ du pouvoir est «insensé». Et évidemment sur la question qui fait polémique entre Alger et Rabat suite aux propos tenus par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le secrétaire général du RND a apporté naturellement son soutien au chef de la diplomatie algérienne. «Nous sommes derrière notre gouvernement à 100%. Que nos voisins s’émeuvent, tant mieux pour eux ou tant pis pour eux, ce n’est pas notre problème», a fulminé Ahmed Ouyahia.
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