lundi 2 octobre 2017

La liste d’attente contournée

L’attitude «clientéliste» de plusieurs directeurs de l’éducation ayant piétiné la directive de la tutelle est dénoncée. Plusieurs directions de l’éducation ont recours au recrutement d’enseignants contractuels avant l’épuisement des listes d’attente issues des concours organisés en 2016 et 2017. Depuis deux ans, le recrutement des enseignants se fait uniquement par voie de concours. Les candidats sont classés selon la moyenne obtenue aux épreuves de l’écrit et de l’oral. Plusieurs syndicats, dont le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), dénoncent l’attitude «clientéliste» de plusieurs directeurs de l’éducation ayant piétiné la directive de la tutelle en ignorant la liste d’attente qui doit servir de réservoir de ressource humaine jusqu’à son épuisement, et ont préféré ouvrir l’emploi des contractuels pour combler le déficit en enseignants, dénonce Boualem Amoura, président du Satef, qui cite les wilayas de Béjaïa et Tébessa, entre autres wilayas concernées par cette situation. Le ministère de l’Education nationale est également submergé par les requêtes de dénonciation des recrutements contournant la liste d’attente. Des candidats reçus aux deux concours de recrutement issus des wilayas de Mila, El Tarf, Bordj Bou Arréridj et Tizi Ouzou. Pour le Satef, «ces pratiques trahissent la divergence entre, d’une part, le discours officiel, reflétant le souci de maîtriser le recrutement, en laissant comme seul canal les concours de recrutement et, d’autre part, les pratiques de responsables locaux qui ne veulent pas rompre avec l’incompétence ou le clientélisme.»  Le Satef invite d’ailleurs les candidats sur les listes d’attente à dénoncer tout débordement et de défendre leurs droits. Le conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela) estime que le recours aux enseignants contractuels est «inévitable» dans le cycle primaire, les listes d’attente étant épuisées, selon Idir Achour, porte-parole de ce syndicat. Même si des anomalies sont dénoncées concernant l’exploitation des listes d’attente dans les cycles moyen et secondaire, le recours aux contractuels est inévitable pour combler le déficit en enseignants. Pour le Cela,  cette mesure sera encore la règle pour faire face à l’indisponibilité d’un grand nombre d’enseignants qui se sont portés candidats aux élections locales. Certaines matières sont impossibles à couvrir avec seulement les listes d’attente, souligne M. Achour. Devant l’épuisement de la liste d’attente dans plusieurs matières comme les maths et la physique, les directeurs de l’éducation n’ont d’autre choix que de recruter des contractuels, ajoute le porte-parole du Cela. «Le secteur ne pourra jamais se passer des contractuels et avec le concours de recrutement, le processus de placement semble en voie d’être maîtrisé. Reste maintenant à garantir les droits socioprofessionnels des enseignants contractuels recrutés dont on ignore l’issue», souligne M. Achour ajoutant que son syndicat continuera à défendre cette catégories de fonctionnaires, «le secteur ayant toujours besoin de leurs compétences.»  

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