Les partis politiques et les candidats engagés dans la course aux APC et APW bouclent, aujourd’hui, leur première semaine de campagne. Mais sans convaincre jusque-là. Lancée dimanche 29 octobre, cette dernière peine à s’animer et les concurrents n’arrivent toujours pas, de l’avis de tous les observateurs, à capter l’intérêt des électeurs qu’ils invitent à se rendre massivement aux urnes, le 23 novembre. Alors que le spectre de l’abstention et le remake du scénario des législatives du mois de mai dernier sont toujours dans les esprits, les différents partis politiques en lice donnent l’impression de n’avoir tiré aucune leçon de cette expérience. En effet, durant les sept premiers jours de la campagne, les candidats et leurs partis respectifs peinent à imposer des débats d’idées autour des thématiques en relation avec le développement des collectivités locales en pleine crise financière et économique. Ils sont rares, jusqu’à présent, les chefs de parti ayant tenté d’aborder ces sujets ou de proposer des programmes pour la gestion efficace des affaires des communes et faire face à la rareté des budgets qui s’annonce. En général, ce sont les mêmes thématiques sur la «décentralisation», «le renforcement des prérogatives des élus» et «l’implication des citoyens dans la gestion locale» qui reviennent dans les discours. Cependant, il n’y a aucune esquisse de solutions sérieuses aux problématiques liées au développement et au financement des collectivités, admis comme étant de sérieux handicaps dont souffrent les APC. A la place de programmes, les citoyens n’ont eu droit qu’à des slogans galvaudés et vides de tout sens. Les chefs de parti, notamment ceux du pouvoir, à l’image du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, le président de TAJ, Amar Ghoul, et celui du MPA, Amara Benyounès, sont en panne d’idées «innovantes». Mais, semble-t-il, le prochain scrutin n’est, pour eux, qu’une occasion supplémentaire de démontrer leur loyauté au chef de l’Etat et lancer des messages à leurs adversaires au sein même du pouvoir. Ould Abbès et ses frasques L’autre fait qui a marqué cette campagne est la prestation du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. Habitué des sorties saugrenues, le patron de l’ex-parti unique n’a pas dérogé à la règle cette fois encore. En l’espace d’une semaine, il a multiplié les frasques susceptibles de démobiliser davantage les électeurs. Après son discours sur l’identité du futur président de l’Algérie en 2019, Djamel Ould Abbès est devenu, depuis jeudi dernier, l’objet de la risée nationale sur la Toile en affirmant «avoir fait des études à l’université avec la chancelière allemande Angela Merkel». La phrase n’a pas échappé aux internautes qui n’ont pas raté l’occasion pour le tourner en ridicule. Outre les partis au pouvoir, ceux de l’opposition sont presque inaudibles. Certes, de nombreux partis ont opté pour des campagnes de proximité faites par leurs candidats au niveau local, mais ils peinent à s’imposer, comme le relèvent l’ensemble des titres de la presse écrite. Ce constat est établi même par le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal. Invité à faire un premier bilan de la campagne à la Radio nationale, il affirme qu’elle «est trop timide pour l’instant», en faisant état de l’existence de dépassements. Durant cette première semaine, dit-il, l’Instance a relevé 300 infractions et a procédé à des rappels à l’ordre, des mises en demeure ou saisi la justice contre les dépassements enregistrés. «On a vu les partis coller leurs affiches sur les arbres, sur les ponts, sur les murs des institutions», déplore-t-il, en évoquant aussi des «discours électoraux dans les mosquées ou les cafés».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire