lundi 29 juin 2015

Surveillance renforcée à la frontière est

Depuis vendredi soir, l’alerte est à son paroxysme à la frontière est. L’attentat de vendredi dernier, ayant fait 37 morts parmi les touristes, a poussé les forces combinées algériennes à adopter une vigilance maximale, apprend-on de sources sécuritaires sur place.
Ces dernières confirment ainsi le renforcement des moyens en place des éléments des garde-frontières (GGF) par le déplacement de plusieurs contingents militaires. «C’est à titre préventif que ce renforcement a été décidé pour pallier  toute infiltration de terroristes dans notre territoire et vers la Tunisie. Des hélicoptères ratissent quotidiennement le tracé frontalier de 965 km entre l’Algérie et la Tunisie tout autant que les 4x4 des GGF. Les Douanes algériennes et la Police aux frontières (PAF) sont également sur le qui-vive», rassurent les mêmes sources.

Le défi sécuritaire est tellement important qu’il a poussé l’état-major de la Gendarmerie nationale à faire appel à ses réserves de GGF pour parer à toute tentative d’incursion terroriste de et vers la Tunisie. Le degré de vigilance est le même dans toutes les wilayas de l’extrême Est qui sont alignées sur le tracé frontalier avec la Tunisie.

«Des conseils de sécurité présidés par les walis à El Tarf, Souk Ahras, Tébessa et El Oued, wilayas implantées sur le tracé frontalier avec la Tunisie, sont tenus quotidiennement pour s’enquérir en temps réel de la situation sécuritaire qui y prévaut, dont les PV sont transmis immédiatement aux ministères de la Défense nationale et de l’Intérieur. Par réciprocité, une copie pour information est transmise également aux autorités tunisiennes», révèlent les mêmes sources sécuritaires.

Du côté tunisien, on confirme toujours cet échange et la coopération sécuritaire dont la dernière en date a été déclarée avant-hier par le président Beji Caid Essebsi : «Il existe une coordination sécuritaire basée sur l’échange d’informations entre l’Algérie et la Tunisie pour assurer la sécurité de nos frontières communes.» Depuis vendredi soir, des avions militaires, des Hercules C130, n’ont pas cessé de faire la navette au niveau des aéroports de Annaba et de Tébessa, assurant le transport des contingents.

Ainsi, à partir de la wilaya de Ouargla jusqu’à celui de Layoun (El Tarf) en passant par le poste frontalier Taleb El Arbi, dans la wilaya d’El Oued, les points de contrôle ont été multipliés considérablement au même titre que les patrouilles motorisées et pédestres. Le même degré de vigilance est également constaté dans le contrôle des personnes dans ces régions. Les vols  des hélicoptères ne sont pas en reste, puisque un ordre a été donné pour assurer une surveillance aérienne de jour comme de nuit. «Parallèlement, six hélicoptères type Augusta ratissent quotidiennement le tracé frontalier entre l’Algérie, la Tunisie et une partie de la Libye tout autant que les véhicules tout-terrain des GGF. Les Douanes algériennes et la Police aux frontières (PAF) sont également en alerte», rassurent les mêmes sources.

Ces mesures exceptionnelles ont été décidées en réponse à l’attentat de Sousse, revendiqué par Daech. Ces mesures de sécurité exceptionnelles toucherons également les contrebandiers. Leurs activités ont, par ailleurs, été étouffées entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye. «Les mêmes itinéraires empruntés par les contrebandiers sont également utilisés par les terroristes. Le renforcement des actions des unités relevant du Commandement des unités garde-frontières (CUGF) pour préserver la sécurité des frontières terrestres a eu un effet secondaire sur l’activité de contrebande», a indiqué une source relevant de la Gendarmerie nationale.           
 

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