Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de l’enfance. Loin des spectacles pour enfants et les clowns pour passer cette journée, El Watan Week-end a choisi de consacrer son édition à cette occasion à dresser un bilan avec les intervenants. D’ailleurs, demain, une rencontre-bilan est prévue à Alger par le réseau Nada pour retracer et évaluer le travail fait depuis 10 ans, via le numéro vert 3033. La mise en place du dispositif de cette cellule d’écoute en 2008 par le réseau a permis, dans un premier temps, aux enfants en situation de non-droit et de vulnérabilité de trouver un répondant à leurs plaintes. Il s’agit d’un dispositif d’alerte et de signalement dénonçant des situations de violence et de non-droit. Sur place, une équipe pluridisciplinaire assure l’écoute, puis le suivi. Vous retrouverez dans cette édition le bilan détaillé de cette démarche, ouverte aux enfants, aux parents et aux familles pour faire face aux violences, toute catégorie confondue, et surtout tenter d’apporter une aide logistique et psychologique. Cet espace s’avère aujourd’hui efficace, mais surtout il a mis à nu toutes les défaillances et les failles, qui peuvent exister sur le plan social, concernant la situation des enfants. C’est finalement un indicateur d’une situation à travers lequel des démarches ont été proposées, dont certaines sont concrétisées, pour une meilleure prise en charge des enfants victimes de violence. Puis, il est aussi question de rendre publique une enquête effectuée, toujours par le réseau Nada, dans 5 villes du pays sur un échantillon de 500 enfants qui dès le jeune âge sont mis au travail. Une exploitation économique qui ne dit pas tout à fait son nom. Des enfants dans l’agriculture ou des chantiers de bâtiment… un travail qui porte atteinte au physique et au psychique de l’enfant. L’urgence est surtout que leurs parents, généralement nécessiteux, doivent être pris en charge par les pouvoirs publics. Des détails de cette enquête seront dévoilés avec des graphes expliquant la situation familiale, les causes du travail… Et qui dit travail, dit aussi mendicité. La nouveauté cette année est que le ministère de la Solidarité a été convaincu par la nécessité d’agir contre les réseaux existants, mais aussi par l’urgence de mettre en place des mécanismes afin d’éviter que des mineurs mendient. Nada a d’ailleurs participé, à l’instar des autres intervenants, à la quatrième réunion du comité chargé du plan national contre la mendicité. Tout est en bonne voie, à croire les déclarations de Abderrahmane Arrar, président du réseau Nada, qui nous a aussi accordé un entretien dans lequel il explique où sont les points forts et les failles de l’Algérie dans la protection des droits de l’enfant. Nous avons aussi choisi de détailler l’aspect du loisir, presque «inexistant» selon les normes internationales, même dans les grandes villes. Et si l’espace existe, il n’est pas forcément accessible à toutes les catégories d’enfants, vu les prix excessifs pratiqués dans certains endroits. Les espaces de sport, de culture ou de détente laissent à désirer dans certaines régions reculées du pays. Qualité Elle est gratuite et obligatoire, l’école est ouverte à tous les Algériens… mais, la question qui se pose est de quelle école et de quelle qualité parlons-nous. Les réformes entamées, dont certaines ont été bloquées, n’ont pas encore donné leurs fruits. Et si on cherche un mieux, il faut payer plus. Une «école à double vitesse», s’accordent à dire les intervenants . Autre élément important : le danger qui guette les enfants à travers l’internet. Des campagnes de sensibilisation sont menées pour limiter cet espace virtuel, mais qui finit en réalité à mettre les enfants en danger. Le détail d’un rapport international vous sera aussi dévoilé. Dans cette édition, nous comprenons clairement que même si la situation n’est pas brillante, elle n’est pas non plus catastrophique. Mais, c’est un chantier profond qui doit être achevé. L’exploitation économique produit de la mendicité, qui produit à son tour de la délinquance. Puis vient la drogue à cause de cette délinquance, qui ouvre aussi la porte aux violences sexuelles et enfin le jeune enfant ou l’adolescent se retrouve en situation de conflit avec la loi. En dépit de tout cela, enfants, soyez heureux et bonne fête.
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