Nous assistons à un début d’effondrement du régime politique. En l’absence d’un chef d’orchestre, une discordance et beaucoup de contradictions dans les discours politiques sont constatées. La vacance du pouvoir a fait perdre à l’Etat toute son autorité morale sur le plan social. Economiquement, la crise et la dévaluation du dinar sont une véritable preuve et le reflet de ce chaos politique.» C’est le constat établi hier par le Dr Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti à l’occasion de la rentrée politique. Pour cet ex-candidat à la présidentielle, plusieurs indicateurs valident ce constat, dont, entre autres, le manque de confiance entre les différents hommes politiques. M. Djilali, qui n’a pas voulu s’attarder sur les constats, propose de trouver des solutions rapides à la crise politique et à la vacance du pouvoir en premier lieu. «Pour éviter le pire qui n’est pas très loin, nous devons d’abord redonner de la légitimité au régime. Cela ne se fera que si le président Bouteflika se retire du pouvoir, dont il n’arrive plus à assumer les responsabilités. Il doit avant tout se rendre à l’évidence qu’il est incapable de gérer le pays, puis choisir entre se retirer du pouvoir comme l’a fait son prédécesseur Lamine Zeroual et appeler à une présidentielle anticipée. Sinon, nommer, après concertation avec toutes les institutions politiques de l’Etat et de l’opposition, quelqu’un de confiance, capable de gérer le pays pour une période de transition avant la prochaine élection», propose-t-il sans nier les efforts fournis par le président Bouteflika durant les années passées. La deuxième étape, selon le président de ce parti de l’opposition, serait la remise en fonction des institutions politiques de l’Etat, telles que le Conseil constitutionnel ou la Cour des comptes, et de ne pas faire la sourde oreille aux partis de l’opposition qui, depuis quelques années, se sont organisés en une coordination et ont des suggestions communes. Toutefois, selon Soufiane Djilali, l’opposition a besoin d’avoir plus de poids avec l’adhésion de plus de partis politiques, de représentants de la société civile et de personnalités pour avoir davantage de légitimité face au pouvoir. «Nous n’avons aucune intention de semer la panique et de faire sortir les citoyens dans la rue, mais nous appelons les personnes au pouvoir à se rendre à l’évidence et à assumer leurs responsabilités devant le peuple», ajoute-t-il. Et de douter de la capacité de l’actuel gouvernement à préparer une élection présidentielle en toute légitimité et sans contestation. Par ailleurs, à propos de la crise économique, il a préconisé qu’il faut donner de véritables facilitations aux investisseurs en luttant contre la bureaucratie et la corruption, accorder plus d’importance aux activités économiques primaires, à savoir le tourisme, l’agriculture et la pêche. Cela aidera à redéployer la population sur tout le territoire national et diminuer la pression sur les grandes villes. Asma Bersali
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