Les représentants du Mouvement national pour la cause des gardes communaux et des victimes du terrorisme de 26 wilayas ont observé, hier, un sit-in national au centre-ville de Batna. Un rassemblement qui vise à alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les dangers induits par le retour d’anciens chefs terroristes à l’action politique et la tentation de l’oubli de leurs crimes. Les représentants de 26 wilayas du Mouvement national pour la cause des gardes communaux et des victimes du terrorisme, venus du centre et de l’est du pays, ont observé hier un sit-in national au centre-ville de Batna. Un rassemblement annoncé depuis plusieurs semaines et qui vise à alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les dangers induits par le retour d’anciens chefs terroristes à l’action politique et la tentation d’oublier leurs crimes. Le choix de la capitale des Aurès pour cette action est loin d’être fortuit. Aliouat Lahlou, porte-parole du Mouvement, a considéré, dans une déclaration à la presse, que «ce choix permet de rappeler aux autorités que la première marche contre le terrorisme et l’agrément anticonstitutionnel accordé alors au FIS s’est tenue, en 1992, ici à Batna». Et de constater : «La situation actuelle ressemble bizarrement à cette période-là.» Qualifié d’«ingénieur du crime», «Madani Mezrag, au lieu d’être jugé, se pavane sur les plateaux de télévision, se permet d’organiser une université d’été et va jusqu’à défier les institutions de l’Etat», a indiqué Aliouat Lahlou. Par ailleurs, cette action a eu lieu le lendemain de la déclaration faite par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et chef de cabinet de la Présidence, dans laquelle il soutient que «nous sommes en 2015, le terrorisme a reculé…». Cette déclaration est pratiquement analogue à celle de l’année 1997, lorsque le même Ahmed Ouyahia, alors Premier ministre, déclarait que «le terrorisme est résiduel». Une coïncidence qui ne fait qu’aggraver l’inquiétude au sein du Mouvement, dont la plupart des représentants présents hier sur la place El Wiam considèrent que l’attitude des autorités envers leurs doléances les a réduits à de simples mercenaires. «Ils nous donnaient une pension lorsque nous avons pris les armes pour nous désarmer et nous couper les vivres après», déclarent-ils unanimement. Or, expliquent-ils, leur engagement était mu par la sauvegarde de la République : «Nous avions alors les armes entre nos mains et sur nos épaules nos linceuls. Nous avions abandonné femmes, enfants et biens pour qu’à la fin, Madani Mezrag, que nous traquions hier dans tous les maquis, devienne aujourd’hui une personnalité nationale, donc capable de nous juger et de nous condamner demain !» Des badauds de passage sur la place faisaient une halte et exprimaient leur solidarité au Mouvement. Des petits groupes engageaient des discussions à travers lesquelles ils se remémoraient les atrocités des années noires. Des banderoles, accrochées au fronton de la stèle érigée sur la place, résumaient les revendications du Mouvement : «Consécration de la résistance et de la lutte antiterroriste dans la Constitution», «Non à une deuxième agression de l’Algérie», «Non à l’évacuation du véritable sens de la résistance et de la lutte antiterroriste» et enfin «Reconnaissance officielle des organisations pour la sauvegarde de la République». Vers 11h, les manifestants se sont dirigés vers le siège de la wilaya, où des veuves des éléments de l’ANP et des victimes du terrorisme les attendaient en signe de solidarité. Le secrétaire général de la wilaya les a reçus, leur exprimant sa sympathie. «Il nous a déclaré que la wilaya des Aurès est honorée de votre présence», nous dira plus tard Aliouat Lahlou. Les participants se sont dispersés après avoir remis le communiqué rendu public, dans lequel ils exigent «le statut de criminel pour Madani Mezrag et d’inscrire tout crime terroriste crime contre l’humanité et le poursuivre en justice».
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