samedi 12 septembre 2015

«Des programmes radiophoniques en tamazight à Béchar, c’est possible !»

Le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA)  a organisé, à la Bibliothèque nationale d’Algérie du Hamma (BNA), la première session de formation interactive des journalistes exerçant en tamazight. Pouvez-vous nous en parler ? Nous avons effectivement consacré une formation pour les journalistes qui exercent en tamazight. C’est une première. On a pris soin de saisir toutes les rédactions. On a mis la forme avec le secteur concerné (ministère de la Communication) à la faveur de ce protocole-cadre signé en avril. L’une des clauses de cet accord concerne la formation. Nous suivons cette feuille de route. Le ministère de la Communication est impliqué, d’où d’ailleurs la présence du ministre, Hamid Grine, à l’ouverture. Lancer une formation, ce n’est pas en cinq jours. C’est un processus long. La session est une première étape et il est question d’organiser peut-être un deuxième rendez-vous avant la fin de l’année. Votre institution a regroupé l’ensemble des journalistes exerçant en tamazight… On a réuni 120 journalistes de 26 stations régionales de la Chaîne 2. Il y a eu les équipes rédactionnelles de La Cité, La Dépêche de Kabylie, Soummam News et Ech Chaâb. Nous avons aussi contacté les chaînes de TV, Dzaïr News et KBC. Tous travaillent en tamazight. On n’a pas à inviter les autres rédactions. C’est une manière pour nous d’interpeller ces médias à travailler en tamazight. Le HCA a mis les moyens et l’encadrement de professionnels. Les journalistes ont travaillé sur la base d’un pré-lexique fourni par le HCA. Il y a eu le consentement et un consensus sur cette démarche. On souhaite réaliser un document utile. Un premier jet sera édité ultérieurement. Qui s’occupera de ce projet ? Il y a pour s’atteler à cette tâche le secrétariat à l’amazighité et des professionnels. Ce soir (jeudi 3 septembre, ndlr), on donnera les résultats de ces quatre jours. Le principe est d’arriver à un résultat. La matrice est validée. On présentera les résultats et on prendra un engagement pour continuer. On souhaite l’implication de tous autour du lexique. Le HCA donne sa caution, mais les auteurs de ce lexique, c’est aussi tout ce contingent de stagiaires. Passons à la problématique de l’enseignement de tamazight. Une commission mixte (HCA-ministère de l’Education nationale) a été installée en début d’année... Il y a eu depuis la signature, le 21 février, d’un protocole d’accord avec le ministère de l’Education avec six réunions de travail de la commission mise en place par les deux parties. Il y a une entente autour de la feuille de route tracée dans le consensus. La commission travaille pour régler quelques problèmes prioritaires pour améliorer l’enseignement de tamazight. Quels sont justement ces problèmes prioritaires ? Il s’agit de problèmes liés à la pédagogie, d’autres aux conditions socioprofessionnelles des enseignants. Le travail de la commission permettra surtout d’avancer et de présenter un plan stratégique de généralisation de l’enseignement de tamazight. On s’est tous mis d’accord sur ce concept. Notre approche est de parler d’une généralisation verticale en premier lieu, c’est-à-dire un enseignement qui touche tous les paliers. Par la suite, la généralisation souhaitée devra être à l’horizontale pour toucher d’autres wilayas. Cette année, tamazight sera enseignée dans 20 wilayas. Il faut faire un travail dès cet instant avec les directeurs de l’éducation pour qu’ils s’impliquent totalement pour que les nouvelles expériences, certes symploques dans certaines régions du pays (Tlemcen, Chlef), fassent effet de boule de neige à l’avenir. Il faut préparer la rentrée avec plus de postes budgétaires. Il y a 2004 nouveaux dégagés pour cette rentrée. Le caractère optionnel de l’enseignement est à l’ordre du jour de la commission mixte. Il y a aussi cette notion piège de la «demande sociale» qu’il faut également revoir. C’est au ministère de l’Education de provoquer cette demande sociale. Notre objectif est de traduire la dimension nationale de la langue amazighe dans tout le pays. Sur un autre registre, notre travaillons en collaboration avec le ministère de la Communication pour élargir tamazight à toutes les radios régionales. Cette année, on n’a pu atteindre 26 wilayas ; on a gagné dernièrement deux autres: radios Mitidja (Blida) et El Bayadh. Il y a l’engagement notable de M. Grine que, d’ici à 2016, on pourra toucher une trentaine d’autres stations d’autant qu’il y a une demande, par exemple à Béchar, où des locuteurs berbères sont présents à Igli et Tabelbala.

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