Une quarantaine d’enseignants de l’Université des sciences et technologie de Bab Ezzouar (USTHB), à l’est d’Alger, ont tenu, durant la matinée de mercredi, un rassemblement devant le rectorat afin de réclamer à l’administration les logements de fonction qu’ils devaient occuper depuis des années. Ce pôle universitaire que fréquentent quotidiennement environ 40 000 personnes, entre étudiants, enseignants et fonctionnaires, «n’est pas dans sa meilleure forme», expliquent les enseignants en avançant principalement le problème des logements de fonction. «Il y a des spécialités, où les maîtres assistants travaillent de 8h jusqu’à 18h, voire plus. Comment voulez-vous que l’enseignant se donne à fond, s’il doit parcourir un trajet de deux heures matin et soir ?» se demande le docteur Mourad Belkhelfa, représentant du collectif des enseignants. Le problème du logement dans cette université n’est pas nouveau. «Le président de la République avait promis en 2006 que 3000 logements de haut standing seront octroyés aux enseignants afin qu’ils se rapprochent de leurs lieux de travail. Pour ne citer qu’Alger, c’est le site de Baba Hassan qui a été choisi, mais le chantier est à l’arrêt depuis des années», regrette Y. M., maître-assistante. Le collectif a demandé aussi un «crédit sans intérêts pour l’octroi d’un logement», et a proposé «le choix de terrains à proximité des universités pour l’attribution des logements AADL et LPP». En attendant, «certains enseignants et maître-assistants, qui gagnent entre 45 000 et 55 000 DA, sont obligés de louer à proximité de leurs universités avec un montant qui est parfois égal à leur salaire», témoigne une enseignante. Nous avons tenté de faire réagir le recteur, mais il est «occupé par les festivités de l’anniversaire de l’université», nous a-t-on dit à l’administration. Pour rappel, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, connaît très bien ce dossier, puisque ayant déjà présidé la commission des logements à l’université d’Alger, quand il occupait le poste de recteur. Pour le moment, il n’a pas donné de suite aux doléances des enseignants qui passent «plus de 14 heures par jour entre le travail et les embouteillages».
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