Plus de 8 600 000 élèves rejoindront, dimanche prochain, les bancs des établissements scolaires du territoire national pour la rentrée scolaire 2016-2017. Dans le cadre de la préparation de cette rentrée, qui s’annonce déjà conflictuelle, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a convié les syndicats du secteur à une réunion, demain. S’exprimant pourtant chacun à part, ces syndicats considèrent que cette réunion est un non-événement d’ordre protocolaire. Pour Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), il est crucial de connaître ce qui est prévu en matière de pédagogie pour les élèves en 1re et 2e années moyennes. «Nous voudrions également savoir si le projet de réforme du baccalauréat validé par la commission mixte composé des représentants du ministère et des partenaires sociaux a été présenté devant le gouvernement ou pas», déclare-t-il. Même s’il nie, contrairement aux rumeurs, l’existence d’un quelconque projet de grève dès la rentrée, il ne cache pas la présence d’un fort malaise social, notamment à cause de la suppression de la possibilité de départ à la retraite sans condition d’âge. «Pour le moment, aucune décision n’est prise. Nous attendrons la tenue de notre conseil national et les éventuels changements conjoncturels qui pourraient nous pousser à une pareille décision de protestation. Nous agirons en temps opportun», explique-t-il. Concernant les modifications apportées aux manuels scolaires, Meriane Meziane estime qu’en dehors des erreurs qu’ils contiennent, les livres scolaires sont bien loin du vécu des Algériens. «L’élève algérien ne se retrouve pas dans les livres qu’il utilise durant tout son cursus scolaire. Les modèles canadiens, français ou saoudiens sont complètement différents de notre rythme de vie et ne feront que renforcer le décalage sociologique chez l’enfant», conclut-il. Pour le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, une série de réunions est déjà entamée pour résister aux différents changements validés par le gouvernement, notamment la question de l’abrogation de la retraite anticipée, la réforme du code de travail et la réduction du pouvoir d’achat. «Nous nous préparons pour mener à bien nos actions dès la fin septembre. La nature de l’action de protestation n’est pas encore définie, mais une chose est sûre : ces actions, qui peuvent aller de la simple protestation jusqu’à la grève illimitée, seront officiellement menées.» Pour les modifications des manuels scolaires, dit de deuxième génération, le CLA, par le biais de son secrétaire général dit ne pas vouloir entrer dans la polémique politique et idéologique, mais a installé une commission pour étudier ces changements, les comparer avec les programmes de la première génération et établir par la suite une opinion fondée. Pour Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), d’autres détails seront soulevés lors de la réunion de demain avec la ministre. Il s’agira notamment de l’acheminement des manuels scolaires à temps vers les écoles primaires, qui dépendent toutes des APC. Selon lui, plusieurs retards ont été déplorés ces dernières années notamment dans les zones éloignées. Au cours cette réunion, le Satef discutera également de la charte d’éthique signée en novembre dernier mais qui est restée, selon notre interlocuteur, lettre morte au niveau local. D’autres thèmes seront également à l’ordre du jour, à savoir la réforme du secondaire, le problème des logements de fonction habités par des indus occupants. Pour le Snapap la décision de participation à cette réunion protocolaire n’est pas encore prise. L’Association nationale des parents d’élèves relèvera, lors de cette rencontre avec la tutelle, le problème du retard de versement de l’aide aux enfants de familles démunies et défendra les élèves exclus, notamment ceux de classe de terminale. Selon Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves, le problème du manque d’encadrement et la surcharge des classes, notamment après les grandes opérations de relogement, seront aussi évoqués lors de cette réunion.
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