Condamné en première instance à 5 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende pour « atteinte à l’Islam et au prophète Mohamed », sur la foi de publications postées sur Facebook, le procès en appel de Slimane Bouhafs, s’est tenu ce mardi matin à la cour de Sétif en présence de l’avocat commis par la famille du prévenu ainsi que de Me Sofiane Ikken et Me Salah Dabouz, dépêchés par la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH). Arguant qu’ils ont reçu des « instructions » venues d’en haut, des membres des services de sécurité ont filtré les entrées et empêché les militants des droits de l’homme et les citoyens venus soutenir Slimane Bouhafs d’accéder à la salle d’audience. Said Salhi, le secrétaire général de la LADDH, a parlementé longtemps et tempêté face au procureur général avant de pouvoir accéder à la salle d’audience pour suivre le procès. Face au juge Slimane Bouhafs a nié toute intention de sa part de porter atteinte à l’Islam ou son prophète. « J’ai juste partagé certaines publications sans même les lire. D’autres publications ont été postées par des personnes qui cherchaient à me nuire. D’habitude, je lis et je supprime. J’ai juste oublié de supprimer », dit Slimane Bouhafs qui comparaissait dans un état de grande fatigue et de nervosité. Dans leurs plaidoyers les avocats de la défense sont revenus sur les nombreuses irrégularités et les vices de forme de l’arrestation puis du jugement en première instance le 31 juillet dernier au tribunal de Beni Ouartilane. « Mon client a été arrêté, auditionné et condamné sans défense, en l’espace de 6 heures, ce 31 juillet. C’est impensable ! », s’exclame Me Salah Dabouz qui précise que Slimane Bouhafs a été victime de ses positions contre l’islam politique e l’islam radical. « Notre client a longtemps combattu le terrorisme islamiste puisqu’il était policier. Il souffre aujourd’hui de séquelles psychologiques graves comme l’attestent ces documents que nous mettons à votre disposition. Par ailleurs, il n’a jamais été contre la religion musulmane mais contre l’islam politique », plaident, les avocats de la défense avant de demander l’annulation pure et simple des poursuites aux motifs que les droits du prévenu n’ont pas été respectés et qu’il n’a pas été prouvé que les publications qu’on lui reproche sont de lui. Au bout d’une heure et demi d’audience, le juge lèvera la séance en indiquant que le verdict final sera rendu mardi prochain. En attendant, Slimane Bouhafs reste en prison car le juge n’a pas répondu à la requête des avocats de lui accorder la liberté provisoire pour raisons de santé.
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