- Quelles sont vos impressions à l'issue de ce procès en appel ? On vient d'assister à une audience dans laquelle a été jugé un citoyen pour ses opinions politiques. Dans cette affaire, c'est l'aspect politique lui-même qui était jugé. Cet ancien fonctionnaire de police a donné toute son énergie dans le combat contre le terrorisme que c'est devenu chez lui presque une déformation professionnelle. Il déteste tellement les causes du terrorisme qu'il s'est choisi une autre religion comme signe de contestation et cela, c'est une position politique. Ensuite, il est en train de militer pour la séparation du politique et du religieux, comme il l'a déclaré lors de l'audience en première instance. - Vous avez dénoncé de nombreuses irrégularités lors du premier procès tenu à Beni Ouartilane... Je trouve scandaleux qu'il soit arrêté, jugé et condamné en quelques heures. Je n'ai jamais vu, dans toute l'histoire de la justice, un cas pareil. On ne peut pas arrêter à 15h une personne, la présenter devant le juge d'instruction et décider que c'est un cas de flagrant délit, ce qui ne nécessite pas d'instruction, alors que les faits remontent à 2014 et 2015. Où sont les garanties pour la liberté de culte et la liberté d'expression ? Ces «atteintes à l'islam» ne sont rien d'autres que des choses qu'on lui a envoyées, qu'il a lues sans même les commenter. Rien dans le procès ne montre qu'il a diffusé ou commenté ces publications ou qu'il a été d'accord avec leur contenu. - Etes-vous optimiste quant à l'issue de ce procès ? Je suis réaliste. Je souhaite que la cour s'exprime avec courage et dise qu'il y a eu de grosses erreurs et de nombreux vices de forme dans ce procès et annule le jugement, tout simplement.
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