Pas de nouveauté sur les essais nucléaires menés par la France au sud du pays. Une conférence organisée lundi par le Musée du moudjahid a permis de faire des rappels sur la dangerosité des essais sur les populations, mais rien n’a été annoncé sur de probables indemnisations des victimes des zones affectées par les tirs menés par la France de 1960 à 1968. Les conséquences sanitaires des essais au sud du pays ne sont pas connues à ce jour, la France refusant toujours de transmettre à la partie algérienne les constats recueillis par ses médecins. «A l’indépendance, l’Algérie avait à peine 150 médecins pour 2000 Français. Des médecins français étaient restés dans les régions du Sud jusqu’en 1968 ou même 1975. Tous les dossiers ont été rapatriés. La partie algérienne n’a pas de détails sur les conséquences et se base sur des témoignages. Pourtant ces archives sont la propriété de l’Etat qui doit engager des poursuites sur la base de documents», signale le professeur Mustapha Khiati, président de la Forem, lors de sa conférence à l’intitulé générique : «Les essais nucléaires et leurs conséquences catastrophiques sur l’humain et l’environnement». Les médecins français ont continué d’assurer la couverture sanitaire dans les régions du Sud jusqu’en 1975, dans le cadre des accords de coopération avec l’ancienne puissance coloniale. Il est impossible pour l’Algérie de localiser les engins utilisés sur les sites de Reggane (Adrar) et In Ekker (Tamanrasset). «Les Français n’ont pas opté pour des sarcophages comme dans tous les pays. Ils n’ont pas transmis les archives sur les lieux où ont été enfouis les carcasses. Et la population utilise le métal comme déchets à vendre ou pour l’artisanat», indique le professeur Khiati, qui regrette que la France ait fermé, à partir de 2008, ses archives sur ces essais en Algérie, y compris aux chercheurs. Mohamed Mahieddine, juriste, est revenu succinctement sur les difficultés d’appliquer le droit humanitaire sur les puissances détentrices du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Il a rappelé, sans trop de détails, la «responsabilité internationale» de la France pour avoir causé un fait préjudiciable. L’enseignant à la faculté de droit d’Alger a expliqué qu’il faut s’en tenir à la «volonté» de l’ancienne puissance coloniale pour une reconnaissance du crime, des indemnisations ou une quelconque réparation du préjudice causé. Entre 1960 et 1966, la France a réalisé des essais nucléaires à Hammoudia et In Ekker. Une exposition est installée aux cimaises du hall d’entrée du cimetière. Des images des sites des essais sont exposées, avec en prime un poème que l’auteur de l’hymne national, Mufdi Zakaria, a rédigé sur un enfant touché par les essais.
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