mardi 30 août 2016

Les éleveurs dans la spirale des épidémies à Bouira

Une transhumance incontrôlable et la qualité de l’eau des ruisseaux sont les principaux facteurs d’apparition des maladies qui atteignent les cheptels. A quelques semaines seulement de l’Aïd El Adha, une maladie infectieuse vient de faire des ravages dans le cheptel ovin dans la wilaya de Bouira. Il s’agit de la clavelée, dite également variole ovine, une maladie dermatologique qui a fait son apparition dans les régions ouest du pays. Un foyer a été détecté chez un éleveur de la commune d’El Esnam, précisément au village El Bared, à l’est de Bouira. La maladie a provoqué la mortalité d’une dizaine d’agneaux. Inquiets pour leurs cheptels, les éleveurs lancent un cri de détresse, car la maladie est extrêmement contagieuse, ont précisé des vétérinaires. Certes, le déplacement et la circulation du cheptel, échappant au contrôle des services concernés, favorisent l’apparition et la transmission de ces maladies devenues récurrentes ces dernières années dans la wilaya de Bouira. La transhumance continuelle et annuelle des troupeaux, à la recherche de pâturages, est incontrôlable, notamment dans les régions sud de la wilaya ; l’archaïsme dans la conduite des cheptels et la mauvaise qualité de l’eau des ruisseaux sont les principaux facteurs de l’apparition des maladies contagieuses. La wilaya dispose également d’un des plus grands marchés aux bestiaux qui échappe à tout contrôle des services vétérinaires. D’ailleurs, la maladie de la clavelée a été détectée chez un éleveur transhumant venu de la wilaya de M’sila, qui a installé un troupeau de 2000 têtes. Nora Oulebsir, inspectrice vétérinaire de la wilaya, a confirmé, hier, l’existence de ce foyer en affirmant que le cheptel a été séquestré et toutes les mesures préventives prises pour éviter la contamination d’autres sujets dans la région. «Nous avons enregistré cinq cas de mortalité et nous avons procédé à l’isolement du reste du cheptel», dit-elle, en précisant qu’un quota de 2500 doses de vaccins a été dégagé dans le cadre de la campagne de vaccination contre la clavelée touchant l’ovin. L’inspectrice a indiqué que le personnel vétérinaire de la wilaya a été également mobilisé dans le cadre de cette campagne, et ce, à travers des tournées visant les sites de vente de moutons installés à l’approche de l’Aïd. «C’est une maladie qui existait déjà au niveau de notre wilaya, mais pas sous sa forme grave», rassure Mme Oulebsir, en soulignant qu’il s’agit de la clavelée cutanée, qui est une épidémie sporadique. De son côté, le directeur des services agricoles a rassuré que toutes les mesures qui s’imposent ont été prises afin d’éviter la propagation de cette maladie. Il a affirmé qu’une autre campagne de vaccination contre la clavelée sera entamée au début du mois courant. Le vétérinaire Djelloul Chenouf, que nous avons contacté par téléphone, a précisé de son côté, que cette maladie est incurable mais nécessite un diagnostic et un plan de vaccination à l’avance, pour éviter l’apparition de ce virus, dit-il, en ajoutant que la maladie peut provoquer une très forte mortalité chez les agneaux. Même si la maladie est sans danger pour l’homme, il n’en demeure pas moins que la consommation de la viande de la bête infectée par la clavelée est déconseillée. Cependant, l’absence, voire l’inexistence d’une barrière sanitaire efficace, expose les exploitations agricoles au risque de maladies contagieuses et ravageuses. L’apparition de la fièvre aphteuse qui avait décimé le cheptel bovin en 2014 et, récemment, la bronchite infectieuse touchant la filière avicole illustrent parfaitement l’inefficacité des plans sanitaires mis en place par le ministère de tutelle. D’ailleurs, des élevages de poulets ont été décimés par la bronchite contagieuse qui avait fait des ravages surtout dans les exploitations situées dans les communes de Malla, Zbarbar et Guerrouma, sur les hauteurs de Lakhdaria.  

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