Les Algériens mettront doublement la main à la poche en raison de la proximité des deux événements à venir : la rentrée scolaire et l’Aïd El Adha. Encore une fois, le budget des ménages est mis à rude épreuve. Avec la rentrée sociale et scolaire, prévue dans quelques jours seulement, suivie immédiatement par la célébration de l’Aïd El Adha, les familles algériennes devront faire face à des dépenses faramineuses en peu de temps. Le pouvoir d’achat sera de plus en plus érodé. Selon Boulenouar El Hadj Tahar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), les familles algériennes dépenseront près de 200 milliards de dinars durant la première quinzaine de septembre. «Selon nos estimations, les ménages dépenseront quelque 130 milliards de dinars pour l’achat du mouton de l’Aïd. Les 70 milliards restant seront dépensés dans l’acquisition des articles scolaires», explique-t-il. Contrairement aux multiples rumeurs qui circulent, il rassure sur la disponibilité des articles scolaires en quantité suffisante pour toute l’année. «Même si l’Etat œuvre à réduire la facture d’importation, l’Algérie continue à importer plus de 80% de ses besoins en fournitures scolaires, le produit local se limite à la papeterie, entre autres les cahiers. Avec plus de 9 millions d’élèves, le marché des articles scolaires est estimé à 150 milliards de dinars, dont 120 milliards de dinars représentant le montant de la facture de l’importation», ajoute l’orateur, qui s’est exprimé hier dans ce sens au forum organisé par le quotidien El Mihwar. Accompagné de l’analyste financier Ferhat Aït Ali et de la responsable de la communication au sein de l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Me Nadjah Achour, M. Boulenouar se demande quelle est l’utilité des différents patronats et des hommes d’affaires face à ce besoin en fournitures scolaires assouvi par l’importation. «Avec un marché quasiment vierge d’un montant de 150 milliards de dinars, pourquoi aucun homme d’affaires n’a investi dans la production locale ? On réduirait ainsi considérablement la facture des importations et offrirait au consommateur un produit local à moindre coût», affirme-t-il. Concernant les articles scolaires dangereux, il pourrait s’agir, selon l’orateur, de la pâte à modeler et des fournitures en plastique. La solution, selon ses propos, est d’accentuer les opérations de contrôle et surtout d’éradiquer les points de vente informels. Quant au mouton de l’Aïd, l’Algérie accuse, selon M. Boulenouar, un grand déficit. Alors que la production nationale devrait atteindre les 60 millions de têtes, elle ne dépasse pas les 25 millions. «Toujours est-il que ce déficit n’est pas le seul incriminé dans la hausse des prix du mouton. Il ne faut pas négliger le puissant rôle des réseaux informels de vente de moutons et celui des spéculateurs. Les éleveurs et les commerçants de cheptel ne sont en loin concernés par cette hausse des prix qui oscille entre 45 000 et 65 000 DA la tête», renchérit-il avant de demander que les espaces de vente de moutons soient réglementés et implantés en dehors des villes ainsi que l’obligation de la présence d’inspecteurs vétérinaires afin d’assurer la vente de bétail en bonne santé.
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