lundi 2 janvier 2017

Convoitise et anarchie dans la gestion du foncier industriel

L’anarchie qui caractérise la gestion du foncier industriel relevant des zones industrielles (ZI) de Rouiba et Réghaïa est loin d’être résolu. Les terrains non encore exploités sont convoités de toutes parts. Ce qui avait déjà donné lieu à de nombreux litiges, dont l’un a opposé, en mars 2015, la SNVI à l’entreprise de transport Tahkout Mahieddine. Il y a quelques jours, ce sont les travailleurs de l’entreprise publique de récupération des déchets ferreux et non ferreux (ENR-SPA) qui sont montés au créneau pour défendre et préserver les biens immobiliers de la société. Les contestataires (200 environ) s’opposent à l’octroi d’une parcelle de 8 ha se trouvant à l’intérieur de l’entreprise à des privés. «Il y a de nombreux particuliers qui veulent accaparer ce terrain pour y réaliser des hôtels ou des promotions immobilières alors que notre entreprise en a vraiment besoin pour stocker ses produits», dénonce un syndicaliste. Selon lui, l’entreprise a connu des progrès sans précédent ces dernières années, précisant que la parcelle en question sera utilisée pour étendre ses activités à l’avenir. «Ce terrain est exploité par notre société depuis plus de 30 ans. Si la direction des Domaines de la wilaya d’Alger veut le vendre, nous sommes prêts à l’acheter», a-t-il ajouté. Ce problème, qui risque de rebondir dans les mois ou les semaines à venir, révèle l’anarchie et le trafic qui entourent l’exploitation du foncier dans les deux pôles industriels susmentionnés. Aujourd’hui, de vastes terrains devant abriter des unités de production sont transformés en parkings ou en sites de stockage de produits importés. La plupart des zones de servitude et des parties communes sont exploitées illégalement par des entreprises privées ou des concessionnaires automobiles. Une entreprise privée très connue dans le monde des affaires s’est accaparée, à elle seule, de trois espaces d’une superficie de 81 404 m2. L’organisme en charge de l’aménagement, de la gestion et de l’entretien des lieux, en l’occurrence le Centre national d’études et de recherches appliquées en urbanisme (Cneru), et l’Entreprise de gestion des zones industrielles d’Alger (Gestimal) n’ont rien fait pour y mettre de l’ordre. En avril 2015, c’est la filiale du Laboratoire de l’habitat et de la construction du centre (LHCC) qui a payé les frais de la démission et du laisser-aller des deux organismes. L’entreprise en question a été chassée manu militari d’un terrain (5000 m2) qu’elle avait sous-loué à Infrafer de 1999 à 2001 qui, elle, ne disposait d’aucun acte de propriété. Après quelques mois d’errance et de cessation de ses activités, le LHCC a acquis un lopin de terre à Hammadi, dans la wilaya de Boumerdès, où il active à ce jour. Mais ce genre de litige ayant entraîné une expulsion de la zone industrielle de Rouiba n’est pas le premier et ne sera sans doute pas le dernier. Les conflits autour du foncier industriel sont légion au niveau de toutes les ZI relevant de la wilaya d’Alger. De nombreuses entreprises publiques avaient sous-loué des parcelles de terrain qu’elles avaient obtenus auprès de l’Etat sans qu’aucun sou ne soit versé au Cneru. Les réunions tenues jusque-là entre les services concernés pour assainir la situation des ZI n’ont jamais été suivies d’actes sur le terrain.

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