mercredi 22 février 2017

Le collectif des professeurs en médecine saisit les hautes autorités

Le Collectif national des professeurs en science médicales crie au scandale et déplore l’état de «déliquescence» dans lequel est plongée la médecine algérienne. L’organisation du concours de la chefferie de service, l’accumulation des fonctions de responsabilités des professeurs, la dégradation de la formation initiale des études en sciences médicales, tels sont, entre autres, les points cités dans une lettre adressée aux plus hautes autorités du pays afin de mettre un terme à cette situation de chaos. Rappelant que le chef de service est responsabilisé pour organiser des soins de haut niveau, introduire le progrès scientifique par la pratique de techniques médico-chirurgicales innovantes dans l’intérêt des malades, former des générations de médecins spécialistes de qualité, qu’ils soient hospitalo-universitaires ou de santé publique, le collectif des professeurs met en garde contre le «placement» sur mesure des candidats et toutes les dérives constatées jusque-là. «C’est la première fois dans l’histoire de la médecine que l’on voit le ministère de la Santé s’approprier l’organisation de ce concours, alors que les textes réglementaires son clairs», note le collectif qui déplore les faux chiffres avancés par la tutelle. «Cette année, on annonce 1200 postes ; où sont tous ces candidats ? La preuve, seulement 244 candidats postulent pour les 461 postes ouverts, dont 16 ont été éliminés alors qu’ils n’avaient pas atteint l’âge de 62 ans révolus. C’est le même scénario que 2014, où 300 postes sont restés vacants. En définitive, 217 postes resteront vacants», signale le collectif, tout en revenant sur la grille d’évaluation qui «ne met point en relief l’évaluation des performances, comme disait Confucius : ‘‘Quand on ne sait pas où l’on va, on risque de se perdre en chemin’’». Pour les membres du collectif, il est important d’évaluer régulièrement les chefs de service en mettant en concours, comme dans les autres pays avancés, la chefferie de service selon une périodicité s’étalant entre 3 à 5 ans sur la base de critères pertinents. Il s’indigne, par ailleurs, sur l’absence de rang magistral dans certains établissements de santé et facultés , «dont le nombre se compte sur les doigts d’une main, sans qu’aucune solution ne soit recherchée pour éviter de pérenniser cette situation d’indigence en encadrement». Sur le point relatif à la formation, il est urgent, ajoute le collectif, de mener une refonte profonde et mettre au point les besoins réels en quantité et qualité, tout en mettant en exergue l’actuelle grève des pharmaciens dont «les revendications sont légitimes et nous les soutenons». La demande du collectif, signale-t-on dans la lettre, est un plan de carrière avec des objectifs bien définis, l’organisation de concours transparents dans les critères choix des jurys, sans élimination aucune de quelque compétence qui soit toujours en activité dans nos facultés de médecine, une retraite digne de cadre de la nation et «non une pension à 55% de notre salaire, ce qui demeure injuste et enfin une excellence dans la formation qui dépend, certes, de nous en tant qu’enseignants, mais enseignants écoutés et non seulement entendus», rappelle-t-on, tout en espérant que les pouvoirs publics agissent pour mettre fin à cette «mort» à petit feu du secteur.

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