mardi 21 février 2017

Un sit-in pacifique empêché par la force

Le mouvement de protestation a été violemment interrompu par les éléments de la Sûreté nationale qui ont usé de la force pour embarquer ces anciens militaires et disperser la foule. Les anciens rappelés et les radiés de l’Armée nationale populaire (ANP) ont observé, hier, un énième mouvement de protestation pour réclamer leurs droits et l’amélioration de leurs conditions sociales. Tôt dans la matinée, des dizaines de ces protestataires ont brandi des pancartes criant leur détresse et réclamant leur droit à la pension d’invalidité et à la retraite militaire. Dans une protestation pacifique, ils ont réclamé la régularisation de leur situation, notamment parce qu’ils ont tous subi des blessures et atteintes morales et/ou physiques suite à leur travail dans les rangs de l’ANP durant la décennie noire. Ils ont également demandé la réactualisation du registre des maladies professionnelles afin d’éviter le rejet de leurs dossiers, vu que certaines atteintes physiques et/ou morales ne sont pas inscrites. Dans leur liste de demandes, figure également la régularisation de ces deux situations avec effet rétroactif depuis la mise en application de l’arrêté ministériel n° 202/2011, la prise en charge médicale de tous les radiés de l’ANP pour des raisons d’invalidité subie durant l’exercice de leur fonction au sein de cette haute institution de l’Etat, et la régulation de la pension familiale et de la femme au foyer à effet rétroactif aussi En conclusion, ils demandent au directeur central des affaires sociales au ministère de la Défense nationale (MDN) que la situation de ces anciens militaires soit révisée et prise en charge à une cadence plus rapide. Leur mouvement de protestation a été violemment interrompu par les éléments de la Sûreté nationale qui ont usé de la force pour embarquer ces anciens militaires et disperser la foule. Une vague d’indignation s’est emparé des passants qui ont exprimé leur colère quant à la répression de la liberté d’expression. Répondant à une question d’El watan concernant la nécessité d’utiliser la force pour disperser ce mouvement de protestation pacifique devant la maison de la presse Tahar Djaout, un officier a expliqué que la police devait le faire pour éviter une complication de la situation. Depuis les véhicules venus les transporter vers le commissariat de police, les protestataires ont assuré être venus faire entendre leur voix sans aucune volonté de faire du chahut ou d’aller vers la violence. Pour rappel, les représentants des radiés et rappelés de l’Armée nationale populaire ont été conviés, en mars de l’année dernière, à une réunion portant sur leurs multiples doléances, dont la pension d’invalidité. Les précisions du MDN font état de 74 940 cas recensés par les différents bureaux régionaux des pensions militaires, dont 68 739 avaient bénéficié de l’expertise médicale. Sur ce dernier chiffre, 32 261 cas devaient introduire des recours auprès des bureaux régionaux des pensions militaires, munis des documents médicaux nécessaires, et ce, à partir du dimanche 13 mars 2016. Des recours qui ne semblent pas aboutir à une solution définitive concernant la situation critique de cette catégorie radiée de l’armée nationale.                 

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