Du côté des Hauts-Plateaux sétifiens, des têtes de liste présentent une singulière particularité. Intronisés par un mystérieux concours de circonstances, ces postulants à la législature de mai ignorent tout de leurs partis. Placés à la dernière minute à la première et deuxième places de listes formées à la va-vite, des postulants venus d’horizons diverses, de nouveaux cadres, n’ont aucune attache avec leurs partis respectifs. Ils n’ont, par ailleurs, pas la moindre idée sur les rouages, le fonctionnement et la ligne de conduite de leur parti. Pis encore, les heureux postulants, ayant opté pour telle ou telle formation par dépit ou pour des dessins inavoués, ne connaissent ni le nom ni la tendance de leur nouvelle formation. Ces gravissimes bourdes ayant, le moins qu’on puisse dire, donné un coup de massue aux élections législatives et porté un grave préjudice à l’action politique, transformée en un jeu, ont été les faits saillants des meetings tenus par les nouveaux venus dont les faits et gestes sont épiés par un public pas dupe. La mascarade n’a pas échappé au citoyen lambda : «Lors d’un meeting organisé ces derniers jours à Aïn Azel (chef-lieu de daïra situé à 52 km au sud de Sétif), un transfuge d’un parti connu, a trouvé du mal à prononcer le nom de sa nouvelle formation. Trouvez-vous normal qu’un conservateur pur et dur épouse aussi facilement les thèses d’un parti laïque ? On refuse de cautionner ce mariage contre nature. Ça sonne faux. Ces prétendus têtes de liste n’ont pas été choisis pour leur quotient intellectuel mais pour le nombre de liasses mis sur la table», révèlent non sans colère des citoyens rencontrés dans les parages de la Maison de la culture de Sétif, où se sont bousculés ces dernières heures des chefs de parti ayant préféré mettre au-devant de la scène les nouveaux venus. «On parie qu’au lendemain des élections et une fois l’échec consommé, ces mercenaires de la politique n’auront aucun scrupule à remettre le tablier. Ce sont ces pratiques qui découragent et démobilisent les gens qui savent que le député légifère. Le développement est du ressort de l’Exécutif. En l’absence d’une formation politique solide, certains postulants font dans l’amalgame», tonnent nos interlocuteurs. Militants de parti, certains d’entre eux parlent de la contre-campagne menée par des frondeurs : «En plus du fort taux d’abstention qui pèse lourdement sur ces élections n’attirant pas grand monde, il faut noter que de nombreux militants, qui n’ont toujours pas accepté les décisions de leurs partis respectifs, mènent depuis le début une contre-campagne. Notamment au sud de la wilaya où certaines formations risquent d’y laisser des plumes. Les contestables choix de certains partis ayant tourné le dos aux propositions de la base seront lourdement sanctionnés par les urnes», précisent nos interlocuteurs…
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