Fin du temps réglementaire, place au suspense ! Les partis et les candidats engagés dans la course à l’APN ne disposent plus que de quelques heures pour prêcher encore leurs discours et tenter de convaincre les électeurs indécis. Ils n’ont plus qu’une journée supplémentaire avant d’être contraints, dès ce soir à minuit, au silence pour attendre le verdict des urnes devant intervenir jeudi prochain, jour du vote. Pendant 20 jours, les responsables des différentes formations et les candidats indépendants ont sillonné les quatre coins du pays à la recherche de voix nécessaires pour les porter à l’APN. Meetings, rencontres de proximité, intervention dans les médias lourds et sur les réseaux sociaux… tous les moyens ont été utilisés pour atteindre l’objectif visé. Ont-ils réussi à convaincre les électeurs ? Difficile de répondre à la question avant le jour J. Mais le spectre de l’abstention a pesé lourdement sur cette campagne. Craignant un remake du scénario des législatives de 2007 et 2012, où les taux de participation étaient très bas (35% en 2007 et 45% en 2012), les participants ont tout tenté pour convaincre de la nécessité de voter cette fois-ci. Mais les arguments diffèrent, selon la position des uns et des autres au sein ou en dehors du pouvoir. Alors que les partis de l’opposition ont fait «de la nécessité du changement» leur cheval de bataille, les partis au pouvoir plaident «pour la continuité comme condition sine qua non pour la stabilité». Mais en face, les citoyens n’ont pas branché. Le discrédit de l’institution législative, qui s’est aggravé au fil des élections, complique davantage la tâche des candidats qui peinent à capter l’intérêt des électeurs. Ce n’est pas tout. L’absence de débats contradictoires autour des programmes a aussi donné une campagne électorale caractérisée par une tiédeur jamais égalée. Des partis absents et des tableaux d’affichage abandonnés En effet, en dehors des meetings qui drainent quelques foules de militants des partis, les observateurs ne perçoivent aucune ferveur électorale. Le scénario est le même dans la majorité des grandes villes, des villages et des quartiers où les discussions autour du scrutin ne durent que le temps du passage des candidats en campagne. Au-delà de ces moments, les citoyens vaquent à leurs occupations quotidiennes chargées de difficultés à joindre les deux bouts. L’autre fait marquant de cette campagne est l’absence énigmatique de nombreux partis engagés dans la course. Sur la soixantaine de partis engagés, seulement une dizaine a été visible. L’écrasante majorité des nouveaux partis, créés en 2012, n’ont pas donné signe de vie durant cette campagne. A l’exception des quelques passages sur les chaînes de télévision publiques où des minutes leur sont accordées, leurs candidats ont brillé par leur absence sur le terrain. En plus des partis, le gouvernement et la Présidence ont aussi fait leur campagne… pour la participation. Afin d’inviter les électeurs à «faire entendre leurs voix», le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a multiplié ses visites dans les wilayas où il organise des rencontres avec la «société civile» pour réitérer son appel à la participation. Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, s’est également mobilisé pour tenter de réussir son premier test à la tête de l’administration chargée de l’organisation des élections. Mais le dernier mot devra revenir aux électeurs. Quelle sera leur décision ?
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