Le ministère de l’Education nationale continuera à fournir les 30 DA par élève et par repas dans les régions du nord du pays et 40 DA pour celles du Sud. L’Association nationale des parents d’élèves dénonce la fermeture des cantines scolaires dans le primaire au niveau de plusieurs wilayas. Leur fermeture a commencé à être signalée au début du troisième trimestre. Zoubir Zerrouk, membre du bureau national de cette association, a dénoncé une mauvaise gestion par les APC du dossier des cantines scolaires ayant engendré la fermeture de ces structures au niveau de plusieurs wilayas, telles que Oran, Saïda, Alger… «Ces APC ont tout simplement sacrifié les repas de milliers d’enfants», déplore le représentant des parents d’élèves. Cette mesure qui pénalise les élèves de plusieurs communes a été appliquée suite aux dispositions d’un décret stipulant le transfert de la gestion des cantines de la tutelle du ministère de l’Education nationale à celle des Assemblées populaires communales. «Nous sommes outrés par cette mesure d’austérité qui trahit le peu de considération accordée à la fourniture des bonnes conditions de scolarité des enfants», souligne M. Zerrouk, non sans signaler que pour plusieurs familles, le repas offert par l’école est le seul repas consistant que prennent les enfants. La même association s’interroge sur les raisons ayant poussé les contrôleurs financiers des communes concernées à refuser de payer leurs dûs aux fournisseurs des cantines. «si ce n’est la réduction des budgets alloués à la restauration». «Si les cantines bénéficiaient auparavant de 1,8 million de dinars par an de subvention du ministère, ce budget n’est que 0,5 million de dinars pour cette année», révèle notre interlocuteur qui estime qu’«il y a un décalage entre le discours rassurant du ministère de l’Education et les pratiques sur le terrain». Car, malgré les assurances du ministère quant à la poursuite du fonctionnement habituel de la gestion des cantines en attendant l’application du nouveau mode de gestion, les dysfonctionnements bloquant leur fonctionnement n’ont pas tardé à surgir. Si le décret promulgué au début de l’année 2017 fixe les responsabilités des APC et du ministère de l’Education dans la gestion et le fonctionnement des cantines, les textes d’application tardent à voir le jour. «En attendant ces textes d’application, aucun changement n’est opéré», explique-t-on au niveau du ministère de l’Education. Inégalités Ces propos sont démentis par plusieurs présidents d’APC, assurant que la gestion des cantines est transmise aux APC depuis le 1er janvier, indique Lyès Gamgami, président de l’APC de Dar El Beïda. Concrètement, explique-t-il, les directions de l’éducation sont déchargées de tout ce qui est lié au lancement du marché d’approvisionnement des cantines, à la procédure administrative et commerciale et autres aspects relevant de la gestion, et ne prend en charge que l’organisation des cantines au niveau des établissements. Autrement dit, ce sont les APC qui lancent les avis d’appel d’offres, veillent au paiement des fournisseurs et du personnel. Des représentants des directions de l’éducation sont membres du conseil d’administration des cantines scolaires, présidée par le président de l’APC, souligne le maire. Mais concernant le financement de ces structures, «aucun changement n’a été prévu par le décret». Le ministère continuera donc a fournir les 30 Da/élève et par repas dans les régions du nord du pays et 40 DA pour celles du Sud, qui s’ajoutent à une contribution de la wilaya atteignant parfois 40 DA, comme c’est le cas pour la wilaya d’Alger. Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves, déplore les inégalités dans les budgets destinés aux cantines. Selon lui, uniquement 7 wilayas attribuent des enveloppes pour ce volet, alors que dans les autres wilayas, le ratio quotidien ne dépasse pas la subvention du ministère. L’Association des parents d’élèves indique que le bocage de plusieurs APC depuis les dernières élections locales explique également les dysfonctionnements dans quelques communes, comme c’est le cas dans celles de Bab El Oued et Hussein Dey à Alger. «Nous avons été rassurés quant à la possibilité de confier les prérogatives aux secrétaires généraux des assemblées pour pouvoir faire fonctionner le dispositif», souligne Khaled Ahmed qui plaide pour la hausse du ratio quotidien par élève à 100 DA. Mammar Beait, conseiller à la nutrition au niveau de la wilaya de Laghouat, redoute des conséquences néfastes sur la gestion des APC au niveau des «communes pauvres». Une perturbation dans l’approvisionnement des cantines dans certaines communes a été constatée dès l’annonce de la mise en œuvre du décret. «Nos craintes sont motivées par le fait que cela risque de durer pendant les années à venir.» Les mêmes craintes sont exprimées par Mohamed Kitouni, président de l’APC de Bouzaréah à Alger, qui estime que «la gestion des cantines par les communes est une charge à laquelle ces dernières ne sont pas toutes prêtes». A souligner que le pays compte un peu plus de 14 000 cantines au niveau du primaire. Dans les paliers du moyen et du secondaire, les cantines sont financées et gérées entièrement par le ministère de l’Education nationale.
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