Une formation politique doit impérativement avoir une feuille de route sur laquelle elle construit sa campagne électorale et un engagement qu’elle doit respecter une fois élue à l’Assemblée. Le régime algérien n’est ni parlementaire ni présidentiel, mais plutôt semi-présidentiel. Dans ce système, le chef du gouvernement est responsable devant le Parlement dans l’élaboration et l’exécution de son programme. Partant de ce principe, les partis siégeant à la Chambre basse du Parlement ne peuvent en aucun cas imposer leur propre programme. Mais dans ce cas-là, pourquoi certains partis ayant pourtant un ancrage dans la société font, durant la campagne électorale, la promotion de leur programme. Ignorent-ils la loi ? Eh bien non ! Un parti qui se respecte doit, selon ces formations politiques, défendre ses positions et développer ses idées à travers justement un programme d’action. Pour Ramdane Taazibt, du Parti des travailleurs, il s’agit là beaucoup plus d’un engagement électoral. De son avis, une formation politique doit impérativement avoir une feuille de route sur laquelle il construit sa campagne électorale et un engagement qu’il doit respecter une fois élu à l’Assemblée. «Le député doit se présenter avec un programme. Sinon à quoi cela sert-il d’être élu ? Les Algériens doivent savoir à qui donner leur voix. Pour cela, nous sommes dans l’obligation d’expliquer nos choix et nos orientations pour légiférer dans tous les domaines économique, politique et social», explique Taazibt, qui pense qu’un député élu démocratiquement vote des lois conformes à son mandat et non le contraire. Effectivement, beaucoup de partis politiques promettent monts et merveilles aux Algériens, mais une fois à l’Assemblée, ils approuvent toutes les lois émanant du pouvoir et qui sont en opposition avec les promesses faites lors de la campagne électorale. Le PT et d’autres formations, comme le FFS et le MSP, dénoncent les partis au pouvoir qui tiennent un double discours. «Pendant les élections, ils ne parlent jamais d’austérité ni de la hausse des prix. Ils disent que de belles choses et font le contraire durant leur mandat.» Le PT, insiste, Taazibt s’engage à se battre pour un certain nombre de changements et propose à cet effet des solutions et une alternative. «Pour pouvoir donner leur voix à tel ou tel parti, les Algériens veulent connaître notre avis sur la question du pouvoir d’achat qui fait rage, sur la sécurité, l’emploi. Chaque parti doit s’expliquer sur ces questions et les Algériens choisiront entre les programmes et les propositions», tranche Taazibt. Pour Chihab Seddik du RND, parti au pouvoir, une formation politique doit avoir son programme qui la distinguera des autres partis politiques. Quels sont les critères sur lesquels doivent se baser les citoyens pour choisir tel ou tel parti ? s’est interrogé le porte-parole du RND. Le citoyen donnera, selon lui, sa voix au parti qui arrive à convaincre à travers son programme ou les propositions formulées. «Notre programme est inspiré de celui du président de la République qui se traduit par des lois. On s’engage sur le terrain à concrétiser nos propositions. Si ces dernières ne sont pas prises en charge, on les accompagne par des amendements ou des projets de loi», souligne Chihab Seddik.
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