C’est un discours à forte dose sociale qu’a prononcé le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, lors de son meeting national, hier à la salle Harcha (Alger). Dès l’entame de son intervention, le leader du RCD a durement attaqué l’équipe au pouvoir en l’accusant d’avoir «échoué». «Cette élection intervient dans un contexte où le pouvoir sème le désespoir à travers ses décisions et son discours inefficaces et son incapacité à résoudre les problèmes auxquels font face les Algériens», assène-t-il sous les applaudissements nourris d’une assistance militante chauffée à bloc. «La solution qu’ils (les décideurs) proposent aux problèmes des citoyens c’est l’austérité qui les appauvris. Ce n’est pas la solution, car l’austérité conduit au précipice», met en garde Belabbas sous le regard «acquiesçant» du leader historique du RCD, Saïd Sadi, à qui les militants ont réservé un accueil particulier, même si celui qu’ils appellent affectueusement le «Docteur» s’est gardé de voler la vedette au leader d’aujourd’hui. Abordant les lois de finances successives faites dans des conditions contestables, Mohcine Belabbas a brocardé une austérité «favorable aux puissants et injuste à l’égard des faibles». «Les lois de finances successives prennent en charge d’abord, les budgets de la Défense nationale, de l’Intérieur pour mieux renforcer une police qui réprime, et celui des Moudjahidine dont le nombre ne cesse d’augmenter», ironise-t-il, mais non sans gravité. Les ministères de l’Education, de l’Agriculture et les autres secteurs, qui impactent directement la vie des citoyens, voient «leurs budgets diminuer», s’insurge-t-il avant d’appeler à élaborer des lois de finances qui se fondent sur des objectifs à atteindre. Le président du RCD, qui répond à ses détracteurs, assurant que son parti s’est doté d’un programme qui «prend en charge tous les aspects de la vie politique, économique et sociale du pays et au-delà», a déroulé quelques propositions concrètes en matière sociale. Il oppose à l’austérité la «rationalisation des dépenses publiques en allant chercher l’argent qui se trouve dans des niches». «Il faut taxer les grosses fortunes», préconise-t-il. Prenant l’exemple du tourisme qui peut être un levier de création de richesses et d’emplois, M. Belabbas exige que l’on restitue la résidence Sahel (Club des Pins) à sa vocation touristique. «Ce site consomme du budget de l’Etat 50 milliards de dinars, annuellement. Pareil pour les résidences des walis qu’il faudra récupérer», propose-t-il encore. En colère contre l’état social des couches les plus défavorisées, le chef du RCD propose l’instauration d’un minimum vieillesse qui serait de 10 000 DA et de la mise en place d’une carte Vie pour bénéficier des soins. «Il s’agit de rendre la gratuité effective des soins pour les populations les plus vulnérables sans revenu ni couverture sociale par l’attribution d’une carte Vie prise en charge par l’Etat», dit-il. En direction des étudiants, il propose l’augmentation de la bourse à 12 000 DA. Pour l’école, il défend «une scolarisation obligatoire à partir de cinq ans, consacrée à la maîtrise des langues et des calculs pour mieux préparer l’enfant à l’acquisition des autres savoirs». Sur ce sujet cher au RCD et qui, de tout temps, était au cœur de son projet de société, Mohcine Belabbas a lancé des critiques en direction des décideurs qui «envoient leurs enfants étudier dans les grandes écoles à l’étranger pour les préparer à nous gouverner». Encore plus critique sur la politique dite de «subventions ciblées», adoptée par le gouvernement, M. Bellabas montre la voie en matière énergétique, en défendant le renouvelable. «Il est urgent d’aller vers les énergies renouvelables, notre pays dispose d’une réserve inépuisable. C’est la meilleure option pour sortir de la dépendance énergétique», recommande-t-il, en rappelant que «les grosses structures de l’Etat doivent donner l’exemple en se reconvertissant dans le renouvelable». Telles sont les propositions du programme qu’a déroulées Mohcine Belabbas pour tenter de convaincre les électeurs d’abord, de voter massivement le 4 mai et choisir les candidats du RCD qui, selon lui, «feront la différence à l’Assemblée parce que la voix de nos députés résonne et qu’ils vont se battre pour la défense des intérêts du pays et de la population». Il a rappelé à ce propos que par le passé, les parlementaires du RCD se sont opposés «vigoureusement aux lois injustes». Il n’a pas manqué l’occasion de mentionner la révision de la Constitution de 2008 qui a «permis à un homme malade de gouverner à vie». A moins d’une semaine du scrutin pour l’élection de la prochaine Assemblée nationale, le leader du RCD a tenu à renouveler son appel pour aller voter massivement le 4 mai prochain et «choisir des députés sur la base des programmes». Mohcine Belabbas termine son discours en affirmant «qu’il faut continuer à faire de la politique, qu’il faut voter pour un changement, car l’Algérie a les moyens pour être un grand pays, une force régionale, il faut voter pour le RCD (…)».
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