dimanche 4 juin 2017

Etablissements et institutions sans responsables

Wilayas sans wali, ambassades sans ambassadeur et des entreprises sans dirigeant : près de deux semaines après la désignation d’un nouveau gouvernement, plusieurs institutions du pays se trouvent sans dirigeant. Un tour d’horizon. A peine nommé ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Messaoud Benagoun est limogé deux jours plus tard. Depuis cette décision qui constitue un fait inédit, ce ministère stratégique se trouve sans titulaire. La présidence de la République a mis fin aux fonctions du ministre. Mais personne d’autre n’est nommé à sa place. Une situation qui apparemment ne semble déranger personne. Cela intervient à un moment où la saison estivale va bientôt commencer. Ce changement dans la composante du gouvernement a créé d’autres vides dans d’autres institutions. Le cas de la wilaya d’Oran est emblématique. Alors que la deuxième plus grande wilaya du pays en termes de population est sans secrétaire général depuis plusieurs mois, elle se trouve sans wali depuis que Abdelghani Zaalane a été désigné ministre des Transports et des Travaux publics. Qui gère la wilaya ? Il est vrai que les secteurs sont managés par des directeurs de wilaya. Mais il manque un chef d’orchestre qui doit prendre des décisions importantes. C’est particulièrement le cas lorsqu’il s’agit de requérir la force publique. La même situation prévaut dans les wilayas de Blida, Tlemcen et Annaba. Les trois régions sont très sensibles, mais elles se trouvent sans responsable depuis plusieurs jours. Sauf que si les secrétaires généraux sont en poste, ils peuvent gérer les affaires courantes. Mais jusqu’à quand ? Si à l’intérieur du pays, les autorités centrales peuvent agir en cas d’urgence même en l’absence de responsable titulaire du poste, la situation est plus compliquée dans les représentations diplomatiques du pays à l’étranger. Ainsi, l’Algérie ne dispose pas d’ambassadeur dans deux grandes capitales : Paris et Rabat. En France, le poste d’ambassadeur est vacant depuis le limogeage, en novembre de l’année dernière, de Amar Boudjema. Plusieurs noms sont avancés pour occuper le poste. Mais aucun n’est encore officiellement désigné pour représenter l’Algérie dans la capitale française. Une situation que vit la représentation diplomatique algérienne à Rabat qui est gérée par un chargé d’affaires. Tandis qu’au ministère des Affaires étrangères, c’est le poste de directeur central pour l’Europe qui est vacant depuis quelques mois déjà. Son titulaire n’est toujours pas choisi. D’autres institutions importantes se trouvent sans premier responsable. C’est le cas du Conseil national économique et social (CNES) qui n’a pas de président depuis le décès de Mohamed-Seghir Babès en mars dernier. Le CNES «rejoint» ainsi le Haut commissariat à l’amazighité (HCA), dont le haut commissaire n’a pas été nommé depuis le décès de Mohand-Idir Aït Amrane en 2004. L’institution est gérée par son secrétaire général, Si El Hachemi Assad. En plus des institutions politiques, certaines grandes entreprises publiques fonctionnent depuis plusieurs mois sans directeurs généraux. Certaines de ces sociétés sont gérées par des intérimaires. La dernière en date étant Naftal. Va-t-on mettre fin au provisoire ?  

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