dimanche 11 juin 2017

«Il sera difficile à l’Etat de maintenir sa politique sociale»

L’exécutif national des femmes démocrates du RCD (FDRCD) fait part de ses inquiétudes face à l’aggravation de la crise dans laquelle patauge le pays. Réunie vendredi en session ordinaire, cette instance dédiée aux femmes du RCD décrit un pays figé, sans perspectives d’avenir et un pouvoir qui excelle dans l’improvisation. «Le pouvoir d’achat des Algériens connaît une érosion inquiétante et il sera difficile à l’Etat de maintenir sa politique sociale au moment où les réserves de change se réduisent comme une peau de chagrin», lit-on dans le communiqué sanctionnant la réunion de l’exécutif. Aussi, poursuit-on, «le chômage annoncé et les coupes budgétaires dans les programmes sociaux affecteront en premier lieu les couches fragiles de la société, à commencer par les femmes qui participent, par leur travail, à subvenir aux besoins de leurs familles ou à assurer leur indépendance économique». L’exécutif des FDRCD considère que «si le plus grand enseignement de la dernière élection est sans doute le taux d’abstention très élevé, l’absence de débats sur les programmes dans les médias, les manipulations avant l’heure dans le fichier électoral ont, sans doute, aggravé le score». «Le bourrage des urnes, l’achat de votes, l’intimidation des observateurs dans les bureaux de vote et parfois la falsification de résultats de centres de vote entiers ont conforté une bonne partie des abstentionnistes qui avaient peur que leur voix soient détournées», ajoute-t-on dans le même communiqué. Les femmes démocrates du RCD, qui soulignent leur participation active lors de cette campagne électorale, estiment ceci : «plus que jamais, la problématique centrale de laquelle tout le reste dépend demeure la question politique sous tous ses aspects, à commencer par la libre expression de la volonté populaire à tous les niveaux». Elles se disent convaincues que «le recours à la fraude hypothèque toute action de redressement». «Le gouvernement Tebboune en est l’exemple vivant. Plus d’une quinzaine de jours après sa constitution, il n’a pas tenu une seule réunion, encore moins rendu publique son plan d’action alors que le pays est en crise», relèvent-elles encore, assurant que «tout est improvisation pour parer au plus urgent». Pour les femmes démocrates du RCD, l’Algérie attend des décisions courageuses pour faire évoluer le pays. Des décisions qui ne viennent pas. Sur un autre registre, celui de la protection de la femme, l’exécutif des FDRCD est inquiet des lacunes dangereuses de la loi n°15-19, qui est censée combattre certaines formes de violence domestique dans le code pénal. «Les réformes du code pénal algérien comportent également des exceptions permettant d’annuler les condamnations ou de réduire les peines en cas de pardon des victimes à leurs agresseurs. De plus, nos concitoyennes sont soumises à de fortes pressions sociales et économiques pour ‘‘pardonner’’ à leurs agresseurs, limitant ainsi la portée de cette loi», dénonce cette instance du parti de Mohcine Belabbas. Pour les FDRCD, «le gouvernement, plus que jamais, devrait prendre la défense des femmes et lutter contre la violence conjugale, notamment en révisant cette loi et en veillant à ce que la police et les procureurs soient formés et motivés à enquêter et à entamer des poursuites».  

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