Le programme portant sur la sensibilisation et la prévention contre le travail des enfants dans le marché informel, initié par le réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant Nada le 1er mars 2017, s’est achevé hier. Ce programme a été mis en place suite à une enquête, réalisée par le réseau Nada, dont l’objectif est de faire la lumière sur les réelles raisons qui poussent les enfants à travailler. Cette enquête, qui s’est étalée d’août 2017 à février 2018, a concerné, en premier lieu, cinq wilayas-pilotes : Alger, Tipasa, Sétif, Tizi Ouzou et Bordj Bou Arréridj. Une étude qui tombait a pic tant le travail des enfants est devenu un sujet d’actualité ces dernières années. En effet, des millions de petits sont privés de leur enfance parce que contraints d’exercer un travail mettant en péril leur santé et leur éducation… un délit grave. D’ailleurs, la Convention internationale des droits de l’enfant stipule que «les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail». En d’autres termes, le travail des enfants fait référence à tout travail ou activité qui les prive de leur enfance. Ce sont des activités qui portent préjudice à la santé physique et mentale des enfants et qui entravent leur bon développement. En effet, la difficulté des tâches et les conditions pénibles de travail engendrent de nombreux problèmes tels que le vieillissement précoce, la malnutrition, la dépression, la dépendance aux drogues, etc. Les résultats de l’enquête réalisée auprès de 500 enfants sont effrayants. En termes de moyenne d’âge, l’enquête révèle que 55,60% des enfants ont entre 15 et 18 ans, un âge ou ils sont sensés finir le lycée. Elle nous apprend également que 13,20% des enfants âgés de 6 à 10 ans, soit en âge de suivre une scolarité au primaire, ne sont pas en reste. 46% de ces enfants exercent un travail pénible. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, 54,20% des enfants qui travaillent vivent dans les grandes villes et non dans les campagnes. Selon les résultats de l’enquête, la principale raison qui pousse les enfants à embrasser le monde du travail de manière précoce est pour venir en aide à la famille avec 53,60%, cette dernière étant dans une situation financière en dessous de la moyenne avec 50,80%. Des chiffres alarmants qui ont poussé le réseau Nada à réagir et à réaliser ce programme dont le but premier était satisfaire les besoins de l’enfant afin de l’éloigner du monde du travail. Mais aussi lui offrir l’aide psychologique nécessaire et des solutions de rechange afin qu’il puisse profiter d’une enfance saine. Ainsi, ce programme englobait des sessions de formation en éducation sociale et financière qui devaient faire comprendre aux enfants leurs principaux droits et responsabilités et leur rôle dans la société. Il était aussi question de leur apprendre à devenir des consommateurs intelligents, et comment faire des économies et tenir leur budget. La famille n’a pas été écartée de ce programme ; en effet, les familles ont également été sensibilisées sur l’importance de la présence de l’enfant dans l’environnement de l’éducation et de la formation. Enfin, ce programme était un plaidoyer pour des amendements légaux sur le travail des enfants en coopération avec divers organismes.
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