jeudi 14 juin 2018

Un footing citoyen à Oran

Ils étaient plus d’une centaine, avant-hier à Oran, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, à s’être rassemblés dans la forêt de Canastel pour un footing se voulant citoyen. Un footing de solidarité pour dire halte à la bêtise humaine, qui s’est caractérisée, ces jours-ci, par le comportement de certains individus débordant de haine, qui s’en sont pris impunément à une jeune joggeuse, qui a eu «l’outrecuidance» de courir à une heure où, aux dires de ces malandrins sans cervelle, elle aurait dû être «à la cuisine». C’est donc pour dénoncer ces comportements inacceptables que des Oranaises et des Oranais ont décidé de se rassembler à la forêt de Canastel et de courir, tous ensemble, pour signifier à ces agresseurs qu’il leur faut se faire une raison : «Ne leur en déplaise, la place de la femme est là où elle le veut !» Certains parmi les joggeurs ont regretté que l’événement ait lieu à l’extrémité est de la ville plutôt qu’au front de mer, au cœur du centre-ville. Mais il faut dire que la forêt de Canastel a de tout temps été le lieu propice pour celles et ceux qui aiment courir et faire du sport en pleine nature. Affif Abderahmane, un jeune Oranais très impliqué dans le milieu associatif et culturel, est à l’origine de cette manifestation. C’est à 17h30, mardi, que la foule a commencé à se rassembler : des représentants de partis politiques (FFS, MDS), des militants d’associations oranaises (notamment celles de Fard et de Bel Horizon), des jeunes couples, des familles accompagnées de leurs enfants, des groupes de jeunes, femmes et hommes, venus en grand nombre dans une ambiance de fête et de convivialité. L’écrivain Kamel Daoud était aussi de la partie, tenant à marquer cet événement de sa présence, en guise de soutien. La centaine de manifestants s’est scindée en trois parties : la première constituée de sportifs invétérés qui avaient les capacités physiques de courir avec une certaine vélocité ; la seconde, constituée de personnes qui couraient à une allure modérée, puis enfin la troisième, composée de gens qui n’avaient nullement l’intention de se dépenser physiquement mais qui tenaient quand même à être présents «pour soutenir la cause». La course s’est clôturée par un rassemblement des joggeurs, en forme de «halqa», pour un débat sur les violences faites aux femmes, notamment dans les espaces publics, a été engagé  

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