lundi 4 juin 2018

Vidéo hostile à Bouteflika : L’Algérie souhaite une démarcation de l’Union européenne

La vidéo de la journaliste Layla Haddad, sur Bouteflika, diffusée à partir de Bruxelles, semble avoir ébranlé sérieusement le sérail à Alger. Le message contenu dans la vidéo et les mots utilisés par l’ancienne correspondante de l’ENTV pour s’adresser au chef de l’Etat ont mis tout le ministère des Affaires étrangères (MAE) en état d’alerte maximale. En effet, le MAE multiplie, depuis vendredi dernier, les réactions et les actions en vue de «discréditer d’abord la journaliste» et d’obtenir, ensuite, «gain de cause» auprès de l’Union européenne (UE), dont l’une des institutions a été utilisée pour tourner et diffuser la vidéo en question. En effet, après la réaction de l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles (Belgique) vendredi dernier, c’est au tour du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (MAE), Noureddine Ayadi, de réagir. Ce dernier, indique un communiqué du ministère, a convoqué, hier au siège du MAE, l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger, John O’Rourk. Cette convocation, indique un communiqué du ministère, a été faite suite à la diffusion à Bruxelles d’une vidéo «attentatoire aux symboles de l’Etat algérien». Noureddine Ayadi, précise la même source, «a relevé avec indignation et réprobation que l’enregistrement par la dénommée Mme Lefèvre née Haddad, ressortissante belge d’origine algérienne, a été réalisé dans des installations officielles du Parlement européen, utilisant ainsi et détournant abusivement des symboles de l’Union européenne pour porter gravement atteinte à l’honneur et à la dignité des institutions de la République algérienne». Le secrétaire général du ministre des AE émet ainsi le vœu de l’Algérie de voir l’UE se démarquer de cette démarche : «Le haut responsable du ministère a exprimé le vœu que l’Union européenne se démarque publiquement de cette manœuvre et demandé que des actions concrètes soient prises contre les agissements irresponsables de la contrevenante.» «L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles a déjà eu à effectuer, sur instruction du ministère des Affaires étrangères, des démarches urgentes auprès des institutions compétentes de l’Union européenne», ajoute la même source. Dans son communiqué, l’ambassade d’Algérie à Bruxelles annonce avoir «effectué des démarches officielles pressantes auprès des responsables de différentes instances de l’Union européenne (...) pour dénoncer énergiquement le détournement inacceptable des symboles de l’UE et de l’espace réservé par le Parlement européen aux  journalistes professionnels». L’ambassade regrette aussi, selon le même communiqué, que des symboles de l’UE et un siège de l’une de ses institutions aient «servi de cadre à cette misérable mise en scène qui entre dans le cadre de la feuille de route de cet agent invétéré de la subversion et de la sédition».

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