Les médecins spécialistes en sciences médicales réclament l’«abrogation totale» du service civil «dans sa forme actuelle» et son remplacement par des mesures incitatives. Créé en 2011, le Collectif algérien des médecins résidents (Camra) conteste dans sa plateforme de revendications le «caractère obligatoire» d’une mesure «anticonstitutionnelle», les spécialistes étant la seule corporation assujettie à cette obligation. Le Camra dénonce une mauvaise prise en charge, particulièrement au Sud (absence de logement de fonction et de plateau technique). Le collectif exige pour l’affectation des spécialistes dans les établissements du Sud et des Hauts-Plateaux, la signature préalable d’un contrat accompagné d’un cahier des charges pour chaque spécialité. Le service civil est l’obligation faite au médecin spécialiste nouvellement diplômé d’accomplir une mission sanitaire d’une durée variable d’un an à quatre ans selon la zone géographique (Sud, Hauts-Plateaux, Nord). Comme ses prédécesseurs, l’actuel ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, a expliqué aux délégués des grévistes que l’abrogation du service civil n’est pas de ses «prérogatives». Dispense du service militaire Le Camra exige l’application de la Constitution en généralisant le bénéficie de l’exemption du service militaire aux médecins résidents. Les résidents dénoncent leur exclusion de la dispense accordée aux autres jeunes Algériens nés entre 1985 et 1987, comme le stipule une instruction du ministère de la Défense nationale (MDN) en août 2017. Le collectif dénonce aussi des notes internes qui excluent les médecins de la dispense du service militaire pour cause médical ou pour soutien de famille. Révision du statut «flou» Le Camra réclame la révision du statut général du résident élaboré en 1996 (abrogé par le décret exécutif n°11-236) qui les «maintient dans un flou juridique» : ils ne sont considérés ni comme des étudiants ni comme des fonctionnaires. Le collectif affirme que les médecins spécialistes ne bénéficient pas des «avantages» des deux catégories, mais en subissent les «désavantages». Les médecins indiquent ne pas pouvoir se syndiquer, ni bénéficier des œuvres sociales, ni même avoir droit à une chambre dans une cité U. Le Camra exige l’obtention du droit aux œuvres sociales à travers le territoire national avec effet rétroactif. La fin des examens «intercalaires» Les résidents réclament l’annulation des examens «intercalaires» (à la fin de l’année universitaire) jusqu’à l’application des réformes de formation et d’évaluation des médecins résidents selon leurs carnets. Ils exigent aussi un calendrier plus adapté pour le DEMS (diplôme d’études médicales spécialisées) sanctionnant la formation et la fin des gardes d’urgence et de service anarchiques qui leur sont imposées sans assistance, sans repos compensatoire et parfois même sans rémunération.
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