La capacité de mobilisation, non négligeable, dont a fait preuve le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), lors des marches du 20 avril dernier à Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira, a fait réagir le FFS, considéré jusqu’ici comme la première force politique dans la région. Mohamed Nebbou, premier secrétaire du FFS, a expliqué dans un discours qu’il a prononcé, aujourd’hui samedi, devant les militants de son parti à Oum El Bouaghi que la « progression » du MAK est le résultat des politiques menées par le pouvoir en place. « C’est un mouvement jusque là minoritaire, mais la déliquescence de l’Etat, l’absence de projet de développement, l’obstruction des perspectives d’avenir pour une jeunesse privée du droit au travail, à l’exercice de ses libertés, à son épanouissement social, politique et culturel (…) poussent les jeunes de Kabylie à protester et à reprendre des mots d’ordre séparatistes …», a déclaré Mohamed Nebbou. Sans les nommer, il a accusé certaines forces au sein du pouvoir qui, selon lui, « poussent au pourrissement, qui multiplient les provocations et qui ne savent gérer les problèmes qu’avec la répression ». Il a également pointé du doigt « certains intérêts particuliers (qui) entendent instrumentaliser la région et la colère légitime de la jeunesse pour se replacer sur la scène politique ». Mohamed Nebbou a réitéré l’ « attachement indéfectible » de son parti à « l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de l’Algérie ». Il a affirmé que « le destin de la Kabylie est lié au destin de toutes les régions d’Algérie ». Corruption et violences Mohamed Nebbou a abordé, par ailleurs, la prolifération des phénomènes de la violence et de la corruption au sein de la société algérienne. « Quand le citoyen est agressé quotidiennement par des scandales de corruption et que rien n’est fait pour mettre un terme de manière radicale à ces crimes économiques ce n’est pas un problème d’autonomie de la justice qui est posé, c’est l’existence même de l’état qui remise en cause ! » Ces scandales de corruption constituent, dit-il, « une agression exécutée par des forces agissant à partir des institutions contre les institutions ! » Il a, en outre, exprimé son inquiétude quant à la fréquence des protestations sociales et, surtout, des violences intercommunautaires à Ghardaïa. « Cette banalisation des troubles, des violences, des intolérances doit nous interpeller au plus haut point. Elle est l’indice que les pouvoirs publics et les élites dirigeantes ne sont plus en mesure d’apporter les solutions aux dysfonctionnements sociaux », a estimé le premier secrétaire du FFS.
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