dimanche 7 août 2016

«Cessons l’idéologisation de l’école !»

A la question d’un internaute sur l’enseignement des matières scientifiques en langue française et la suppression de la matière d’éducation islamique au lycée, Mme Benghebrit a répondu par un laconique : «Ce n’est pas vrai. Une simple nouvelle rumeur.» Depuis plusieurs semaines, des discussions agitent partis islamistes, associations et personnalités de la même tendance. Sur les réseaux sociaux et dans certains quotidiens, le même personnel politique et médiatique, qui a dénoncé l’année dernière la proposition de l’introduction de l’arabe dialectal (derdja), est monté au front pour fustiger une ministre qui viserait à supprimer les «matières de l’identité» et à «franciser» l’école algérienne. Président de l’Association des parents d’élèves, Khaled Ahmed dénonce «l’idéologisation à l’excès» du débat sur la réforme de l’école. «Ce débat entre arabophones et francophones dure depuis 1962. Chacun des deux clans cherche à prendre sa place au soleil aux dépens des intérêts d’une école algérienne performante. Mme Benghebrit n’a finalement repris que les conclusions de la réforme de la commission Benzaghou de 2003 sur l’introduction du français dès la première année. Mme Benghebrit, qui a toujours privilégié le dialogue avec tous ses partenaires du secteur, a agi  dans le respect de la loi n°08-04 du 23 juin 2008 sur l’orientation scolaire», précise M. Khaled. Le président de l’association des parents d’élèves est convaincu qu’il faut laisser les pédagogues faire leur travail. «Dans la commission de réforme du baccalauréat à laquelle nous avons participé, nous avons examiné la question de la réduction de la durée de l’examen. La proposition de la réduction des matières facultatives a été soumise à examen comme cinquième hypothèse. Cessons de reprendre les mêmes idées qui ont pris en otage nos enfants. Les questions de pédagogie doivent être laissées aux pédagogues. Quelque 140 experts sont sollicités dans le cadre de la commission de réforme des programmes. Nous n’y sommes pas associés. Même si le retrait des sciences islamiques du baccalauréat est adopté, rien ne nous pas empêchera de rester de bons musulmans», estime-t-il. Le Satef réclame de son côté qu’on «désidéologise» le débat sur les langues d’enseignement. «Il faut cesser de voir la question de l’introduction du français dans l’enseignement des matières technologiques sous l’angle de l’idéologie. Il faut une période transitoire pour prendre en charge la question de la langue d’enseignement des matières scientifiques au lycée. Mais on doit reconnaître que sans les langues étrangères, l’école ne se relèvera jamais», signale Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, qui réaffirme son soutien à la proposition de l’enseignement des matières scientifiques en langue française.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire