mardi 9 août 2016

Colloque international sur le congrès de la Soummam

Des historiens, des chercheurs, des politologues, des anciens combattants de l’ALN prendront part au colloque international sur le Congrès de la Soummam (20 août 1956) intitulé «60 ans après : quelles leçons» que compte organiser, les 25 et 26 août, la commune d’Akfadou en partenariat avec l’Assemblée de wilaya de Béjaïa, le Forum de solidarité euroméditerranéenne (Forsem) de Lyon et Med Action d’Akbou. Les animateurs de ces assises, notamment Dalila Aït El Djoudi (docteur en histoire militaire et études de défense, enseignante à Toulon) et Tahar Khalfoune (professeur à l’IUT Lyon 2, docteur en droit public) expliquent les objectifs d’une telle initiative. Ce colloque se veut, selon eux, une rencontre de chercheurs, de témoins et d’acteurs au-dessus de tout autre considération, hormis celle d’éclairer un débat qui ne manque pas «de points aveugles». Ces deux journées d’étude obéissent strictement, selon les organisateurs, à des considérations d’ordre historique. Le but recherché est de contribuer à une meilleure connaissance du contexte politique et militaire, des objectifs, des dissensions internes et des limites de ces assises grâce aux réflexions des intervenants et aux échanges avec le public. Cet événement, encore peu connu mais qui revêt à plus d’un titre un caractère d’actualité, est, de l’avis des organisateurs de ce colloque, depuis des décennies, un terrain scientifique laissé en jachère puisqu’aucune recherche ne lui a été a priori consacrée par l’université algérienne, alors qu’il mérite bien d’être exploré pour plus d’une raison. «Incontestablement, il y a d’abord un besoin d’histoire que la société n’a cessé d’exprimer sur la séquence précise de la guerre d’indépendance qui n’a pas encore livré tout ses secrets, quand bien même le pays entretient un rapport très problématique avec son histoire», précisent Tahar Khalfoune et Dalila Aït El Djoudi. Lors de cette rencontre, les acteurs, les chercheurs et les historiens vont tenter d’expliquer comment, dans ce contexte difficile des premières années de la guerre marquée par l’absence d’organisation armée structurée et concertée et de vision et de stratégie politique, les concepteurs de ce Congrès ont réussi à mettre en place, d’un côté, les structures cohérentes destinées à soutenir la dynamique populaire et, de l’autre, à dégager une stratégie politique contractuelle et inclusive de libération du pays, dépassant l’étroitesse des cadres politiques partisans traditionnels en donnant corps au Mouvement national par l’intégration de nombreux cadres politiques d’horizons politiques divers (centralistes, PCA, oulémas, UDMA...) Enfin, parce qu’il a été traversé par des luttes internes, ce Congrès fait pleinement partie d’une histoire, d’une mémoire conflictuelle mais partagée avec la France. Il y a donc un enjeu scientifique de premier ordre à analyser pour comprendre les raisons de ces crispations. De telles perspectives peuvent, à elles seules, selon les animateurs de ces assises, libérer un champ de recherche fécond au regard des pistes de travail qu’elles sont susceptibles d’ouvrir. «Pour toutes ces raisons, nous avons estimé opportun d’associer des historiens et des chercheurs algériens et français pour éclairer, grâce à leurs regards croisés, un débat souvent passionnel, mais dont l’intérêt n’est plus à démontrer.»

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