Le cas de la petite Nihal est une nouvelle alerte sur la situation des droits des enfants en Algérie. Même si les causes de ce tragique décès ne sont pas encore déterminées et ne seront dévoilées qu’une fois l’enquête terminée, les enfants victimes de violences sont comptés par milliers. Le centre d’appels du réseau Nada en donne la preuve. D’après Abderrahmane Arar, président du réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant Nada, quelque 23 276 appels d’enfants en détresse ont été reçus depuis le début de l’année en cours. Le mauvais traitement physique et moral est en tête des motifs d’appel avec 6358 cas. Il est suivi par les conflits et la violence en milieu scolaire avec 1275 appels. Le nombre de cas de violence et d’agressions sexuelles s’élève à 1125. Un des chiffres inquiétants cités dans le bilan du centre d’appels du réseau Nada est le nombre d’enfants impliqués dans des conflits avec la loi. Selon M. Arar, quelque 1101 appels ont été recensés dans ce sens. Plusieurs enfants se retrouvent dans des situations assez compliquées comme la prostitution, dont le nombre s’élève à 820 cas, la mendicité (889 cas), ou victimes de mariage usuels (1355 cas) ou mariage mixtes en conflit (318 cas). Ce n’est pas tout. Le centre d’appel a également enregistré 190 appels d’enfants ayant fugué et/ou sont victimes de tentative de kidnapping, 3025 enfants impliqués dans des disputes familiales, 523 autres dont le motif est l’abus de drogue et 135 appels d’enfants exploités dans des activités criminelles. Quelque 247 appels ont été reçus durant cette période d’enfants en danger moral ou physique et 576 de petits réfugiés ou demandant l’asile. Même si le nombre n’est pas important aux yeux de certains, 75 enfants ont appelé le réseau Nada pour dénoncer des cas d’inceste. A voir ces chiffres qui font froid dans le dos, une question se pose : si ces enfants ont eu le courage de signaler et de contacter le centre d’appels du réseau Nada, combien d’autres souffrent en silence ? La réponse serait effrayante à croire. Pour le réseau Nada, le travail de proximité, l’assistance et la sensibilisation sont les principales actions à entreprendre en ce moment et dans l’urgence en attendant l’adoption d’une feuille de route et le lancement d’un véritable dispositif de protection de l’enfant.
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