dimanche 7 août 2016

Tristesse et douleur au domicile mortuaire

De nombreux citoyens était rassemblés, dès la matinée d’hier, devant le domicile mortuaire, dans le quartier d’Eckmühl, à Oran, pour se recueillir à la mémoire de la défunte petite Nihal Si Mohand, enlevée il y a 16 jours dans un village de Tizi Ouzou et dont la mort a été confirmée le 4 août. Beaucoup de journalistes étaient également présents. Le corps de la défunte est attendu à Oran pour y être inhumé. Entre douleur et colère, les habitants du quartier sont dans le désarroi. Une atmosphère de tristesse a envahi la place. Des caméras de télévision, des dictaphones, une ambulance de la Protection civile garée non loin, une voiture de police patrouillant et des visages tristes et offusqués ; l’émotion est vive. Les citoyens se sont rassemblés après avoir appris que la dépouille de la fillette de quatre ans allait être acheminée à Oran, où les parents ont souhaité l’inhumer. «Je ne sais pas pourquoi certains médias rapportent ce genre d’information ! Nous n’avons pas de confirmation de la part de la famille. En plus, vu la gravité du drame, l’enterrement devra être retardé encore d’une journée ou deux», s’exclame Amine, un jeune voisin qui nous demande d’abord de quel organe de presse nous sommes, avant de nous parler. Un autre jeune, Houari, fait remarquer qu’il y a beaucoup de journalistes devant le domicile mortuaire. «Nous sommes consternés et nous partageons la douleur de la famille. Nous ressentons de la douleur. C’est terrible (...) Oui, nous avons besoin de la presse pour exprimer notre colère. Il faut que justice soit faite. Mais il faut aussi faire quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais quelque chose comme un dispositif moderne pour la protection des enfants, car c’est devenu un fléau. Il faut aussi sévir et punir les criminels», dit-il. Les enfants, dont certains connaissent Nihal, paraissaient perdus et choqués, mais la peur ressentie ne peut retenir leurs cris de détresse et leur colère innocente. Les adultes aussi sont en colère et chacun y va de son témoignage. Pour Mohamed, «il faut faire quelque chose, se rassembler, escorter le cortège funèbre et surtout exiger la peine de mort». Une dame, qui se tient à quelques mètres de la maison, préfère compatir avec la famille. «Malgré la colère, il ne faut pas oublier la peine de la famille qui a besoin de faire son deuil. Il faut respecter cela et témoigner dignement notre soutien», nous dit cette quinquagénaire. Vers midi, aucune précision n’avait été donnée sur la date de l’enterrement, mais les citoyens continuaient à se rassembler. Dans le café Chorti situé dans une rue voisine, un seul sujet domine : le drame de l’assassinat de Nihal hante les discussions et le sort souhaité au meurtrier fait l’unanimité. «Nous avons peur pour nos enfants. Je n’ose même pas imaginer ce qui s’est passé. Mon esprit refuse d’imaginer la scène de l’enlèvement. Et je me demande ce qu’il en est de ses parents», nous dit Nouri, un journaliste qui a grandi dans le quartier, qui nous raconte l’incompréhension des gens depuis l’annonce de l’enlèvement jusqu’à la confirmation du décès. Pour rappel, le procureur de la République près le tribunal de Ouacifs a confirmé que les ossements découverts par les services de sécurité étaient bien ceux de Nihal. La petite avait disparu le 21 juillet dernier à Tizi Ouzou, où elle était partie avec ses parents pour assister à une fête familiale.

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