La formation politique dirigée par Ali Benflis désespère de voir la situation du pays s’améliorer. Réuni, hier à Alger, le bureau politique de Talaie El Houriat a conclu, après une analyse du nouveau modèle de croissance adopté récemment par le Conseil des ministres, qu’«il serait vain d’attendre d’un système politique archaïque qu’il produise un système économique rénové et rénovant, tout comme il serait illusoire d’attendre de la performance, de la compétitivité et de la croissance soutenue d’un système économique dont les nombreux dysfonctionnements structurels sont eux-mêmes autant d’entraves dissuasives à la croissance et au développement». Sur le plan politique, Talaie El Houriat s’est attardé sur la loi relative au régime électoral et la haute instance de surveillance des élections. Il a rappelé que la dernière révision constitutionnelle n’a servi, au bout du compte, qu’à offrir soit un nouvel ancrage juridique, soit une couverture politique aux nouvelles vagues de restriction des droits et des libertés, à la dénaturation du pluralisme politique et à l’amélioration du rendement de la tricherie politique et de la fraude électorale. La confirmation vient d’en être donnée, explique le bureau politique de Talaie El Houriat, par la nouvelle loi organique sur le régime électoral. «Au lieu de donner de la vigueur et un nouveau souffle au pluralisme politique, le pouvoir vient, à travers cette loi, conforter l’hégémonie politique des clientèles du régime politique en place qui met en elle tous les espoirs pour se reproduire, se reconduire et se perpétuer», s’insurgent les responsables de ce parti, qui dénoncent également la loi organique sur l’instance de surveillance des élections qui vient, elle aussi, conforter comme jamais auparavant la mainmise de l’appareil politico-administratif sur la gestion des processus électoraux, tout comme elle est venue ajouter de nouveaux foyers de fraude à ceux déjà existants. Ces deux lois sont qualifiées, par le parti de Ali Benflis, de «véritable machine de guerre contre l’opposition nationale» à laquelle le régime en place est déterminé à imposer une compétition politique déloyale, dont il fixe les conditions, établit les règles et prédétermine les résultats en persistant à recourir de manière éhontée à la tricherie politique et à la fraude électorale. S’agissant du volet économique, le bureau politique de Talaie El Houriat a relevé la persistance du régime en place à traiter les grands dossiers nationaux dans l’opacité la plus totale. Il illustre ses propos par les dossiers de l’amnistie fiscale qu’il juge «déguisée», de l’emprunt national et du prétendu nouveau modèle de croissance. Le bureau politique de Talaie El Houriat a regretté l’absence d’information de l’opinion publique nationale quant aux tenants et aux aboutissants de ce dossier d’importance nationale, dont le régime politique «a réduit sa présentation à un livre de recettes éculées et à un catalogue de vœux pieux, très loin de correspondre à la gravité exceptionnelle de la situation socioéconomique actuelle». Le bureau politique est persuadé que le nouveau modèle de croissance est extrêmement coûteux et que la réduction drastique des ressources financières en rend la mise en œuvre illusoire.
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