Depuis quelque temps, Ali Fawzi Rebaïne ne lâche plus le livre de Pierre Daume, Les harkis, le dernier tabou. Lors de la conférence de presse tenue hier au siège du parti à Alger, le président de Ahd 54 s’est présenté devant la poignée de journalistes présents avec l’ouvrage de M. Daume bien en évidence. Ce livre, qui a jeté un pavé dans la mare lors de sa parution, révèle que l’immense majorité de ceux qui se sont rangés du côté de la France durant la lutte pour la libération n’a ni fui en France ni a été massacrée. Le journaliste Pierre Daume affirme que la grande majorité d’entre eux sont restés en Algérie après 1962. Pour le président du parti dont le nom est une allusion aux principes de la Révolution algérienne de 1954, ces révélations sont insupportables. «Il faut des nationalistes à la tête des ministères si on veut se débarrasser des harkis. Dans le cas contraire, on ne les touchera pas», a affirmé M. Rebaïne. Pour le candidat malheureux aux trois dernières présidentielles, «la France ne parviendra pas à salir notre Révolution». Une allusion à l’hommage rendu par le président Hollande et la majorité de la classe politique française aux harkis, lors de la Journée nationale qui leur est dédiée, le 25 septembre. Au plan économique, Fawzi Rebaïne a dénoncé la politique suivie par le gouvernement Sellal pour faire face à la paupérisation de la population. «Il y a une très forte pression sur les ménages, a déclaré le président de Ahd 54, mais ce gouvernement ne propose rien de concret pour aider ceux qui souffrent.» Plus grave, il juge que ce gouvernement, «incapable de créer de la richesse», «mène le pays droit à la faillite». «Ce sont les couches les plus fragiles qui sont frappées de plein fouet par cette politique que mène Sellal», a dénoncé M. Rebaïne, avant de s’en prendre au secteur de la santé, jugé «catastrophique». «Notre système de santé fait peur et est déliquescent», a-t-il affirmé. Celui qui présida l’Association des fils et filles de chahid de la wilaya d’Alger s’en est également pris à l’impunité des responsables politiques. «Après les révélations des Panama Papers, ni le président de la République ni le Premier ministre n’ont réagi, alors qu’un membre du gouvernement toujours en place est cité dans ce scandale.» Enfin, en prévision des législatives de 2017, Fawzi Rebaïne a affirmé que son parti ne s’est pas encore décidé sur sa participation. Il prendra sa décision «d’ici la fin de l’année» car «on ne sait pas dans comment évoluera la situation politique du pays dans les six prochains mois», a déclaré Ali Fawzi Rebaïne.
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