Elles étaient toutes jeunes et pleines de vie, dans cette région de Bel Abbès, où le quotidien était fait de violence et de terreur. En cette journée ensoleillée du 27 septembre 1997, les 11 enseignantes étaient sur le chemin du retour de leur école, à bord d’un bus de transport, lorsqu’un groupe de terroristes mit fin à leur trajet au niveau de Aïn Adhen, non loin de la ville de Sfisef, wilaya de Sidi Bel Abbès, où elles enseignaient. Une à une, Dich Amina, Tounsi Aziza, Boudaoud Kheira, Bouteraâ Rachida, Mehdane Zohra, Bouhend Fatima, Fliou M’hamdia, Louhab Naïma, Lenfad Hafida, Cherrid Kheira, Bouali Hanafi Sahnounia sont arrachées du bus pour être regroupées sur le bas-côté de la chaussée. Certaines tentent de fuir, d’autres crient de toutes leurs forces, mais les bourreaux leur tranchent la gorge à coups de sabre et de couteau, sous le regard terrifié du chauffeur, seul rescapé et surtout témoin de ce massacre. Il a été épargné exprès, pour qu’il rapporte le message à toutes les autres enseignantes qui oseraient, comme les 11 martyres, braver la loi des hordes terroristes, interdisant l’enseignement. Amina, Aziza, les deux Kheira, Rachida, Zohra, Fatima, M’hamdia, Naïma et Sahnounia ont été arrachées à la vie pour avoir continué à braver la menace de mort qui pesait sur toutes les forces vives de la nation, particulièrement les femmes. Il y a quelques jours seulement, un hommage particulier a été rendu, sur les lieux même du massacre, où une stèle commémorative a été érigée en 2002, à la mémoire de ces martyres, devenues un symbole de courage.
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